Interface s’estime escroquée dans le cadre du rachat des Ets Villette

Lors de l’assemblée générale de la coopérative Interface (28), le 4 décembre, son président François Barret a fait état du fait que, lors du rachat de l’entreprise de négoce Villette, sa coopérative « avait été victime d’une énorme escroquerie ». Un maquillage des stocks, qui durait depuis des années, débouche sur un écart de 70 000 tonnes de blé entre les écritures et le physique réellement présent dans les silos du négociant. Les dirigeants de la coopérative avaient eu la prudence d’insérer dans le contrat de vente une clause de révision de prix sans plafond, clause exceptionnelle selon le commissaire aux comptes de la coopérative. Cette clause aurait d’ores et déjà permis de récupérer la quasi-totalité du prix d’achat. P.X.

La stupéfaction est générale, tant du côté des banques, qui finançaient depuis des années sur la base d’un stock fictif, que des commissaires aux comptes qui ont certifié depuis des années les comptes du négociant. Nul doute que l’excellente réputation du négociant sur le port de Rouen ait été déterminante dans cette confiance généralisée. La société fonctionnait sans l’aval de l’Onic, et ne faisait pas partie d’une société de caution mutuelle de négociants, ce qui évitait toute vérification des silos.

Le trou comptable, qui aurait dû placer depuis longtemps la société Villette en état de faillite, aurait été le fait d’erreurs d’arbitrage et non d’enrichissement personnel. Pour autant, les tribunaux de commerce et le procureur de la république sont saisis de l’affaire.

Les dirigeants de la coopérative estiment que cette mésaventure ne remet pas en cause le fait que l’outil du négociant et notamment le silo portuaire (Simarex) sont en bon état. Les chargements prévus sont conformes aux prévisions, et le niveau de marge pour cette activité de Fobing est qualifiée de satisfaisant.

Les dirigeants d’Interface et son conseil d’administration étudient les meilleures modalités pour organiser le fonctionnement de sa filiale Villette, et sont en procédure de recrutement pour remplacer les technico-commerciaux de l’ancien négociant qui ont quitté l’entreprise. Ils estiment avoir la capacité de surmonter cette épreuve, et affirment disposer de la confiance de leurs clients et fournisseurs. Les adhérents leur ont renouvelé leur confiance dans le cadre de cette assemblée générale.