InVivo Agro - Un premier congrès pour une agriculture productive et écologique
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Le réseau de coopératives InVivo Agro se mobilise pour relever le défi d’une agriculture exportatrice et respectueuse de l’environnement, et veut le faire savoir. Son premier congrès, qui s’est tenu les 12 et 13 octobre à Bordeaux sous le thème « Les champs du futur vision 2015 », a réuni plus de cinq cents managers et conseillers terrain de cent coopératives partenaires.
Une première journée de débats et de témoignages pour faire le point et une deuxième d’ateliers pour réfléchir ensemble à l’avenir. Un congrès dense, axé sur les évolutions des métiers de l’approvisionnement et du conseil à l’horizon 2015, avec, comme toile de fond, une agriculture à trois dimensions : économie, écologie, agronomie.
« L’économie française peut-elle se priver d’une stratégie agricole exportatrice ? » Pour Michel Fosseprez, président d’InVivo, et Alain Juppé, maire de Bordeaux, qui ont ouvert les débats, la réponse est indéniablement non. Or pour maintenir la production actuelle tout en répondant aux attentes sociétales et réglementaires en matière d’environnement, des évolutions techniques sont nécessaires. « Nous pensons les trouver dans l’agronomie », a précisé Michel Fosseprez. Et de poursuivre en relevant la nécessité de former les équipes terrain pour faire évoluer les pratiques agricoles (voir article suivant). Gaëlle Gaudin
Photo : « Nous comptons apporter la preuve chiffrée que les pratiques agricoles évoluent vers davantage de respect de l’environnement », expliquait Jeremy Macklin, DGA et responsable agrofourniture InVivo.
« Nous représentons plus de 50 % du conseil fourni aux producteurs et 50 % de la consommation d’intrants, a précisé Patrice Gollier, directeur général d’InVivo. D’où l’importance de notre réseau sur l’évolution des pratiques agricoles. » Une évolution qu’InVivo souhaite orientée non pas seulement sur une réduction d’intrants mais sur une baisse de l’impact environnemental, avec une surveillance de l’impact économique des changements opérés sur les exploitations.
Objectif : une réduction de l’impact environnemental
« L’expérience danoise nous montre bien le danger de faire à tout prix passer l’écologie avant l’économie », a noté Jeremy Macklin, directeur général adjoint et responsable agrofourniture chez InVivo. Avec une réglementation imposant la réduction de moitié de l’utilisation des pesticides et plafonnant les apports d’azote, le revenu des producteurs danois a fortement baissé, et le pays ne compte plus que 40000 exploitations, dont seulement 12 000 à temps plein, contre 100 000 il y a 25 ans. Les blés, par ailleurs, ont perdu un point de protéines en sept ans, conduisant le pays à devoir augmenter ses importations. « Des conséquences qui ont d’ailleurs fait comprendre aux responsables danois qu’il valait mieux réorienter les objectifs vers des mesures d’impact ».
« Des idées plein la terre »
InVivo n’est pas en peine d’idées pour multiplier les moyens de trouver les innovations nécessaires aux producteurs. En les cherchant en France, avec par exemple le lancement début décembre d’un concours national sur les innovations des agriculteurs, intitulé « des idées plein la terre ». Ou encore par l’investissement des coopératives au sein du réseau de fermes Ecophyto : plus de 25 d’entre-elles ont répondu à l’appel à candidature lancé par le ministère de l’Agriculture, aux côtés d’Arvalis, de Farre, d’InVivo et de Coop de France.
En cherchant également ces idées novatrices à l’étranger, grâce aux relations tissées avec d’importants distributeurs allemands, britanniques et scandinaves dans le cadre d’EAMA (Alliance européenne pour le marketing en agriculture), créé il y a deux ans à l’initiative d’InVivo.