InVivo : renforcer l’international et l’amont pour plus de résilience

Le groupe InVivo a dressé le 13 décembre, à la veille de son congrès, le bilan des douze mois écoulé et s'est projeté dans l'avenir, avec la volonté de renforcer son approvisionnement et de se développer davantage à l'international. « C'est probablement cette internationalisation qui nous a permis de croitre plus qu'un certain nombre de coopératives cette année », constate Thierry Blandinières. InVivo a réalisé 51 % de ses 6,3 Mds€ de chiffre d'affaires à l'étranger, une première pour le groupe, pour qui le marché français restait majoritaire ces dernières années. Le chiffre d'affaires de la branche Agriculture s'élève à 4,3 milliards d'euros, dont 2,7 milliards d'euros pour les activités grains (+28,7 %) et 1,6 milliard d'euros pour les activités semences et agrofournitures (-1,2 %). Le recul de l'activité pourrait se poursuivre sur les intrants puisqu'InVivo enregistre un recul de ses ventes sur la campagne en cours de 30 % en semences d'automne, 30 % en engrais PK et 10 % pour les produits phytosanitaires.

Miser sur les génériques et l'international

InVivo ne compte pas rester inactif face à la concentration du secteur de l'agrochimie. « Tout ce qui nous permettra de nous renforcer sur l'amont, nous le ferons », affirme Philippe Mangin, le président d'InVivo. Cela s'est traduit par la création à l'automne 2015 de la centrale d'achat Galaxy, spécialisée dans les produits génériques. « Galaxy constitue une vraie centrale d'achat et pas seulement une centrale de référencement, en constituant un unique point d'entrée pour l'achat de génériques », insiste Thierry Blandinières. Elle réalise 150 M€ de chiffre d'affaires. « D'ici à cinq ans, les génériques représenteront probablement près de 35 % du marché des produits phytosanitaires en France », estime Laurent Martel, directeur du pôle Agriculture d'InVivo. Ce marché des génériques est d'ailleurs porteur à l'étranger où le groupe vient de celer deux accords pour la distribution de ces produits en Chine et au Brésil, deux pays en pleine expansion dans le secteur agricole (voir actu de cette lettre). Un premier pas pour ensuite y développer la commercialisation de leurs solutions numériques et leurs biosolutions. Les solutions alternatives constituent d'ailleurs un axe de développement fort pour le groupe.

Optimiser le trading et la logistique

A l'image de son Pôle Partenaires Agrofourniture (PPA), InVivo va mettre en place dès la prochaine campagne prochaine un Pôle Partenaires Grains (PPG). Sa mission : rendre plus efficace la chaîne logistique à l'export, de la ferme au silo portuaire. Aujourd'hui, le dysfonctionnement pèse près de 2 € à la tonne. L'idée est de réduire cette perte. Il s'articulera autour de deux bassins logistiques, dans l'hinterland de Rouen et de Nantes-Montoire. Cette année toutefois, la principale préoccupation risque plutôt de tourner autour de la quantité de grains français à exporter que de son acheminement vers les ports. « Au mieux, nous aurons moitié moins de blé à exporter que l'an dernier », déplore Thierry Blandinières. Et de poursuivre : « Cette crise nous oblige à accélérer ce processus de diversification à l'international ». Le groupe estime que la branche trading pourrait voir son chiffre d'affaires fondre de 30 à 50 % l'an prochain.

Les chiffres d'affaires de la campagne 2015/2016  :

- CA de 6,4 Mds € (+13 %) dont : grains (2,7 Mds €, +28,7 %), semences et agrofournitures (1,6 Mds € (-1,2 %), nutrition et santé animale (1,6 mds€, + 8 %), distribution grand public (543 M€, + 3,3 %) et vins (28 M€).

- Pour la première fois, le chiffre d'affaires à l'international dépasse les 50 % (51 %, à 3,24 Mds €).

- Résultat net consolidé : 55 M€, contre 81 Me pour l'exercice 2014/15.

- InVivo est implanté dans 31 pays avec un renforcement en Asie et en Amérique du Sud

- 9200 collaborateurs : 29 % en France, 71 % à l'international.

- Un déménagement dans le quartier de la Défense est prévu en mars 2017

Photo : Laurent Martel, directeur du pôle Agriculture d'InVivo