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InVivo se positionne comme acteur de l’environnement

Le | Cooperatives-negoces

« Comment diffuser le plus vite possible les moyens et outils aux agriculteurs pour diminuer la pression phytosanitaire, tout en maintenant, voire en augmentant la productivité ? ». La problématique, posée par Jeremy Macklin, directeur de l’agrofourniture chez InVivo, introduisait la 5e présentation du rapport « Rentabilité, Qualité, Environnement et Sécurité ». Son contenu reprend l’ensemble des actions et engagements de l’union nationale en matière d’accompagnement du Grenelle de l’environnement et de la mise en place d’Ecophyto 2018.

En janvier 2010, InVivo a remporté deux appels d’offres un peu inusités : le diagnostic environnemental sur deux captages prioritaires, l’un dans l’Aisne et l’autre dans les Deux Sèvres. Un ingénieur géographe InVivo travaillera donc sur ces dossiers dans les mois qui viennent. La phase suivante n’est pas acquise. Elle se réalisera en lien direct avec les coopératives concernées, et consistera à construire et animer le plan d’action local. Un travail qui mène assez loin des missions de base d’une coopérative. Le réseau InVivo, et plus particulièrement les dix-sept coopératives membres du Club expert agriculture durable, semblent en tout cas bien déterminés à tester ce statut d’opérateur environnemental.

Catherine Deger

« Créer des rémunérations environnementales, c’est sûrement mieux qu’un droit additionnel aux intrants, seule proposition avancée pour l’instant. », estiment les responsables d’InVivo. Sur notre photo, de gauche à droite, Bernard Pons, Bernard Raynaud, Jean-Marie Larcher (Epis-Centre) et Thierry Darbin.

« En 2013, rappelle Bernard Pons, responsable du département agronomique, tous les plans d’actions devront avoir été définis par les préfets. Et nous préférons qu’ils intègrent au maximum la valeur ajoutée au niveau des exploitations agricoles ». Autant, par exemple, concentrer les cultures alternatives sur les bassins de captage des eaux plutôt que d’organiser une collecte disséminée sur tout le territoire. Il s’agit donc d’être acteur des changements en cours, pour ne pas les subir, certes, mais aussi pour aller dans le sens de la réduction des intrants. Tout en capitalisant sur l’atout indéniable de la proximité des équipes terrain avec les agriculteurs.

Former et outiller les conseillers

Cette proximité ne fait cependant pas tout. « Il faut réinscrire le conseil dans une campagne culturale, développe Thierry Darbin, responsable du département services. Pouvoir prendre en compte l’IFT (indice de fréquence de traitement), l’impact en gaz à effet de serre, énergie, azote ». Ce qui suppose d’apporter aux conseillers des outils solides en termes de suivi des informations techniques et réglementaires, d’innovations produits ou itinéraires techniques, outils de diagnostic ou de traçabilité des conseils… Une mutation du métier de technico-commercial qui ne fait que s’engager.

Les outils sont au cœur du département agriculture durable et développement d’InVivo, dirigé par Bernard Raynaud. Vingt et un indicateurs sont travaillés, dont beaucoup sont alimentés par les données recueillies par les coopératives membres du pool technique et les OAD du groupe. Quelque 2 millions d’hectares sont ainsi auscultés qui permettent de paramétrer des indicateurs d’impacts environnementaux sur l’eau, l’air, les sols, la consommation d’énergie. Des discussions sont en cours pour que le réseau prenne sa part dans l’élaboration d’indicateurs portant sur la biodiversité ou la santé des utilisateurs.

Rémunérer les services environnementaux

Reste la question du coût du conseil. Engager l’agriculteur dans une logique de diminution des intrants peut certes permettre d’étendre sa clientèle dans un premier temps, jusqu’à ce que cette manière de se différencier devienne la règle (y compris par obligation). Autre solution : que l’agriculteur prenne en charge le sur-coût. Mais cela ne marche que partiellement. Comment, dès lors, assurer un conseil de qualité si l’on observe une baisse de l’activité phytos de 25 à 30 % dans les quatre ans, chiffre de plus en plus communément admis ?

Entrons dans une logique de rémunération de l’agriculteur pour ses pratiques vertueuses, répond en substance InVivo, en faisant la démonstration d’une conduite assurant la qualité de l’eau ou encore économe en carbone. Dans tous les cas il faudra à la fois être bien conseillé et afficher, indicateurs à l’appui, ses performances.

Les pools agronomiques d’InVivo

Sur les 280 coopératives membres d’InVivo (dont 106 en approvisionnement), 79 participent à au moins un des six pools du réseau agronomique

17 coopératives sont membres du Club expert agriculture durable

914 essais menés par le pool agronomique dont 51 en solutions Alternatives (5 % en grandes cultures, le solde à parts égales entre vigne, productions légumières et arboriculture)

L’exemple de Phytnes - InVivo développe l’outil d’aide à la décision Phytnes. Il permet de mener avec l’agriculteur une réflexion complète sur son itinéraire technique, en paramétrant les donnés techniques, économiques et environnementales, y compris l’incidence sur l’IFT à la parcelle d’un choix de date de semis, de variété ou de technique culturale.

Les thèmes d’expérimentation 2009-2010

Grandes cultures

Maïs : désherbage sur le rang et mécanique

Blé : produits fongicides alternatifs

Céréales : évolution du pilotage fongicide (entre 1 nœud et DFE)

Céréales : méthodes agronomiques pour lutter contre les adventices

Vigne

Mildiou : comparaison de parcelles couple protection classique / protection avec volume de bouillie adapté au volume de feuillage

Arboriculture

Méthodes de confusion sexuelle et argiles

Produits fongicides alternatifs

Légumes

Films plastiques anti insectes et produits fongicides alternatifs