InVivo veut devenir un leader mondial du biocontrôle
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« Nous souhaitons devenir un leader mondial du biocontrôle », a indiqué Antoine Bonhomme, directeur recherche et développement chez InVivo à l'occasion d'un point presse sur le biocontrôle et les coopératives lors du salon de l'agriculture le 26 février. Impliqué sur le marché de ces solutions alternatives, par le biais de sa filiale biotope, InVivo souhaite accentuer les efforts en grandes cultures, un secteur où ces spécialités sont rares. Le réseau coopératif vient de publier les résultats de son expérimentation sur quatre produits : Contans WG de Belchim contre le sclérotinia, Sluxx un anti-limace de Certis, Vacciplant un stimulateur des défenses des plantes sur céréales à pailles de Goëmar, et les trichogrammes contre la pyrale du maïs. La structure a également réalisé des enquêtes pour identifier les profils des agriculteurs et conseillers intéressés par le biocontrôle. Ces résultats sont issus du programme B-Motived, retenu dans le cadre d'un appel à manifestation d'intérêt du plan Ecophyto et regroupant 56 coopératives. Une brochure a été publiée à 3500 exemplaires à destination des conseillers.
Des agriculteurs jeunes, avec une SAU de plus de 300 ha
« Les premières conclusions montrent que 75 % des agriculteurs et 89 % des conseillers sont intéressés par ces solutions », explique Antoine Pineau, en charge du programme B-Motived. InVivo a bâti le profil type des plus motivés : moins de 56 ans, présents uniquement en grandes cultures, et avec des surfaces supérieures à 300 hectares. Les agriculteurs souhaitent avant tout utiliser le biocontrôle pour le profil environnemental des produits et l'aspect santé. En pratique, ils franchissent le pas lorsqu'ils sont poussés par leur conseiller. Lequel doit être assuré des performances techniques des produits. Le frein principal reste le manque de solutions en grandes cultures.
Dans le projet B-Motived, les exploitants sont globalement satisfaits des résultats techniques même s'il y a une réelle méconnaissance des produits. Dans le détail, Contans WG divise par deux le nombre de sclérotes du sol mais ne permet pas un gain de rendement : il doit donc être utilisé en préventif, selon InVivo. Les fortes variabilités des résultats entre les situations et la légère baisse de rentabilité à l'hectare expliquent la réticence des conseillers envers Vacciplant. Si Sluxx montre une efficacité proche des produits chimiques, les performances techniques méritent d'être plus largement diffusées. Pour les trichogrammes, qui ont fait leur preuve, le temps de travail pour la pause fait partie des facteurs limitant.
Pour 2015, les expérimentations seront reconduites, en intégrant Acapela soft control contre le sclérotinia sur colza. Le projet devrait également s'intéresser à la filière arboricole et viticole.
Trichogrammes sur vigne
Par ailleurs, la société Biotop, qui emploie 45 salariés, a lancé des essais de trichogrammes sur vigne en 2014 ainsi qu'un « programme ambitieux » sur les acariens. La société poursuit son développement international avec deux Hub business au Brésil et à Singapour.
Photo : De gauche à droite, l'équipe d'InVivo : Antoine Pineau, en charge du projet B-Motived, Meryll Pasquet, animatrice du réseau FERMEcophyto - réseau Coopératives, Antoine Bonhomme, directeur recherche et développement, et Benoit Chorro, coordinateur agriculture durable à la coopérative Corea.