Jean-François Loiseau, président d’Axéréal et président de l’atelier 4 des EGA - « Chasser collectivement pour être fort à l’international »
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Jean-François Loiseau, président du groupe Axéréal, pilote l'un des 14 ateliers des Etats généraux de l'alimentation. Il préside l'atelier 4 dédié notamment à la reconquête de nouvelles parts de marché à l'échelle européenne et internationale (1). Les débats ont débuté le vendredi 1er septembre. Il nous confie ses premières impressions.
Pourquoi avoir accepté de présider l'un des ateliers des EGA ?
Ces Etats généraux sont à mon sens une excellente initiative pour créer une dynamique au sein de nos filières agricoles et agroalimentaires. Pour qu'ils aboutissent à des propositions concrètes, il me semblait important qu'il y ait, autour de la table, des gens de la « vraie » vie. Certes je suis président d'un grand groupe coopératif, mais je suis avant tout agriculteur et donc, proche des réalités du terrain. Mon rôle est de représenter toutes les entreprises, quelles que soient leur taille et leur activité. Il ne faut plus parler de débouchés et de dégagements à l'exportation mais de réponses aux attentes des clients à l'international. Notre modèle agricole doit donc évoluer.
Quels sont les challenges à relever pour reconquérir des parts de marché à l'international ?
Si nous souhaitons créer de la valeur à l'international pour nos entreprises, cela doit avant tout se faire dans le respect des pays où nous souhaitons nous développer. Autre impératif, structurer nos filières pour « chasser collectivement ». Un modèle qui fonctionnera pour la viande pourra peut-être être transposé au lait ou au vin. Dernier constat : pour être fort à l'étranger, il faut déjà l'être en France ! Pour cela, tous les leviers de la compétitivité doivent être activés. En résumé, l'ambition est de faire du développement et du commerce responsable pour créer de la valeur et de l'emploi au sein de nos territoires. La valeur créée devra être répartie entre tous les maillons de la chaîne, y compris chez les agriculteurs. Ces EGA constituent une aubaine à saisir.
Comment s'est déroulée la première journée d'échanges ?
La matinée du 1er septembre fut très riche, de par la diversité des participants. Autour de la table, une cinquantaine de personnes : les syndicats agricoles, l'Ania, Coop de France, des représentants des différentes filières (viande, lait, céréales, vin, fruits et légumes…), la Sopexa, le Medef, des ONG… Tous arrivent avec des convictions, des a priori. Tout le monde a pu s'exprimer et surtout, tous se sont écoutés. A moi de jouer l'arbitre pour que chacun ait le même temps de parole. Au final, nous devrions avoir quatre matinées d'échange d'ici au mois d'octobre. L'objectif est d'aboutir sur des recommandations pour rapidement organiser et structurer le commerce à l'international.
En tant que président d'atelier, qui sont vos contacts au sein du gouvernement ?
Je travaille en direct avec les services de trois ministères : de l'Agriculture, des Finances et des Affaires étrangères. A titre personnel, ces échanges sont très enrichissants. Certes, je connais bien le monde des céréales, mais j'apprends beaucoup des autres métiers. La France possède de formidables atouts. Chacun doit se remettre en cause pour identifier les pistes afin de développer et créer de la valeur autour de nos productions et ainsi, faire connaitre l'excellence du modèle alimentaire français.
(1) L'intitulé exact de l'atelier 4 est « Conquérir de nouvelles parts de marché sur les marchés européens et internationaux et faire rayonner l'excellence du modèle alimentaire et le patrimoine alimentaire français en France et à l'international