« La certification SBTI nous conforte dans l’idée que nous sommes sur le bon chemin », Jeanne-Marie Carré, Vivescia

Engagé depuis le 1^er février 2023 dans une stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), Vivescia dispose de la certification SBTi (Science Based Targets initiative) depuis la mi-juin 2024, annonce le groupe coopératif et agroalimentaire le 1^er juillet 2024. Créé au lendemain de l’Accord de Paris en 2015 et issu d’une collaboration entre plusieurs institutions au niveau mondial, dont l’ONU et WWF, le SBTi encourage les entreprises à fixer des objectifs de réduction des émissions de GES basés sur des données scientifiques afin de lutter contre le changement climatique de manière efficace. Ces objectifs certifiés sont les suivants :

• -42 % des émissions en absolu de GES sur son périmètre de responsabilité directe (scope 1 et 2) par rapport à 2021 ;

• -29 % des émissions en absolu de GES sur son périmètre indirect (scope 3) par rapport à 2021 (une réduction répartie comme suit : -25 % sur le scope 3 hors FLAG, Forest, Land and Agriculture, et -30,3 % sur le périmètre FLAG).

Suite à cette annonce, Jeanne-Marie Carré, responsable RSE du groupe Vivescia, répond aux questions de Référence Agro.

Le groupe Vivescia vient d’obtenir la certification SBTI sur ses objectifs d’atténuation du changement climatique à 2030. Cette annonce récompense-t-elle des efforts déjà effectués par votre coopérative ?

Jeanne-Marie Carré : Nous avons commencé à définir notre stratégie climat en 2022 avec de premiers exercices de comptabilisation de notre empreinte carbone. Nous avons ensuite travaillé sur des modélisations qui nous ont permis de tracer nos trajectoires de réduction et, sur toute l’année 2023, nous avons planché sur des feuilles de route, plus concrètes.

La certification SBTI est une récompense qui nous conforte dans l’idée que nous sommes sur le bon chemin et que nos objectifs sont pertinents par rapport aux contributions attendues de la part de chaque acteur économique. C’est donc l’aboutissement d’un long travail qui a débuté il y a plus de deux ans, cela nous permet de nous assurer que nous sommes sur les bons rails.

Comment avez-vous défini vos objectifs de réduction des émissions de GES d’ici à 2030 ?

J.-M. C. : En 2022, nous avons calculé notre empreinte carbone, car il faut savoir d’où l’on part pour tracer des objectifs. Nous mesurons le scope 1 et 2 depuis 2015, nous avions donc déjà ces éléments. La problématique était de comptabiliser le scope 3. Cela nous a occupés le premier semestre 2022.

Lors du second semestre, nous avons travaillé avec chacun des métiers. Nous avons organisé des groupes de travail avec nos experts internes sur des thématiques définies pour identifier les leviers et les quantifier. Sur ces modélisations, nous avons tracé nos objectifs de réduction. Le travail a ensuite consisté à évaluer ces trajectoires par rapport aux critères que nous imposait SBTI.

La certification SBTI est une initiative qui a vu le jour en 2015, après les Accords de Paris, en fixant des objectifs de réduction du réchauffement à l’échelle de la planète « bien en dessous de 2°C, voire à 1,5°C ». Elle induit de nombreux critères permettant aux acteurs économiques de s’assurer que leur trajectoire de réduction des émissions de GES soit bien alignée avec les exigences des accords signés.

Cette certification nous dit que le niveau d’ambition que nous plaçons dans nos objectifs à 2030 est le bon.

Comment cette certification se concrétisera-t-elle dans vos actions à venir ?

J.-M. C. : Nous avions déjà commencé à travailler sur des feuilles de route, en identifiant des actions sur nos postes les plus significatifs, sur l’amont agricole avec les agriculteurs coopérateurs de Vivescia, mais aussi avec nos autres fournisseurs, sur les volets énergie et logistique.

Sur les scopes 1 et 2, nous sommes principalement sur des problématiques énergétiques au niveau de nos sites industriels. Sur le scope 3, le programme phare du groupe Vivescia, dans sa manière d’engager les agriculteurs du groupe coopératif, est le programme Transitions. Il s’agit d’un programme de passage à l’échelle sur le carbone mais pas que, puisqu’il concerne également la biodiversité et le sol.

Au niveau du groupe, il y a un travail avec tous les fournisseurs pour évaluer avec eux leur marge de manœuvre et la mise en place des approvisionnements en matières premières bas carbone. La certification SBTI nous permettra également de mobiliser davantage en interne, puisqu’il s’agit d’une certification reconnue internationalement.