La Coop de Boisseaux (45) travaille la segmentation

Pour la Coop de Boisseaux, la dernière collecte aussi catastrophique que celle-ci remonte à 1976. « Nous sommes bien contents de pouvoir compter sur une bonne commercialisation », analyse Xavier Thirouin le directeur, suite à l'assemblée générale du 13 décembre. Avec un tiers de moins en volume, et une qualité désastreuse, la petite structure du Loiret a redoublé d'effort pour vendre la production de ses adhérents et sauver l'équilibre du compte. Pour y arriver, la coopérative s'appuie sur une très fine segmentation variétale et qualitative des lots. Et elle y met les moyens : un silo neuf de 5000 tonnes et quatre boisseaux de chargement sont prévus pour la récolte 2019 (photo). « Nous faisons du sur-mesure et nous travaillons avec des cahiers des charges complexes, continue Xavier Thirouin. C'est en sens que nous sommes complémentaires des grosses structures. A l'image d'une épicerie fine ! »

L'investissement répond à l'évolution des cahiers des charges « sans insecticide de stockage ». Il va faciliter la réception des céréales CRC et permet à la coopérative d'ambitionner les 50 % de collecte certifiée (30 % aujourd'hui). Pour toujours plus de souplesse, la coopérative incite au stockage à la ferme, qui couvre aujourd'hui plus de la moitié du volume de collecte. Actualité politique oblige, le directeur et le président sortant, Patrick Durand, alertent sur le risque que représente la séparation de la vente et du conseil pour les filières sous contrat. « Quand la coopérative n'a plus la maîtrise du conseil ou de la vente, il lui est plus difficile de garantir les pratiques, explique Patrick Durand. Si la séparation avait été effective plus tôt, par exemple, nous n'aurions jamais pu monter une filière qualité avec McDonald. Comment allons-nous travailler sur la contractualisation après la séparation ? »

Exercice 2016/17 : Collecte : 34 157 t, résultat net de 15 016 €, chiffre d'affaires de 16,97 M€.