La coop de Saint-Hilaire-lez-Cambrais produit son huile de colza

Équipée d’un outil de trituration depuis une douzaine d’années, la coopérative agricole de Saint-Hilaire-Lez-Cambrais s’est enfin jetée à l’eau en 2021 en se lançant dans la production d’huile de colza pour l’alimentation humaine. « C’est un métier que l’on découvre, nous ne voulons pas brûler les étapes », confie Jérôme Lobbedez, le directeur de la coopérative.

2000 tonnes de graines de colza triturées

Sur les 180 adhérents de la coopérative, une cinquantaine sont livreurs de colza. Aujourd’hui, 2000 tonnes de graines de colza sont triturées au sein de la coopérative, soit près de 750 000 litres d’huile. L’outil offre une qualité première trituration à froid et permet de conserver les vitamines E, Omega 3 et 6. Aucun produit chimique n’est utilisé lors de la phase de trituration. « Toutes les graines de colza triturées proviennent d’agriculteurs basés à 15 km autour de la coopérative », assure le directeur. Tout en précisant que « nos adhérents valorisent cette huile en la vendant dans leur magasin de vente directe pour ceux qui en possèdent un ». La coopérative souhaite d’abord conquérir la vente directe pour commercialiser son huile de colza, conditionnée en bouteille de 500 ml, avant de viser d’autres marchés. Les premières bouteilles ont été mises à la vente début février.

Multiplication des essais

En proposant cette diversification à ses adhérents, la coopérative préserve ainsi la culture du colza dans la région. « Cette année, l’emblavement a reculé d’environ 25 à 30 %. Nous voulions minimiser la baisse de l’assolement colza et valoriser le travail des nos adhérents en créant de la valeur ajoutée », poursuit-il. La production d’huile de colza sur le site du Cambrésis est un des exemples d’essais que mène la coopérative. « Cette diversification se fait sur une base gagnant-gagnant. Nous valoriserons la graine de colza au mieux pour l’adhérent », insiste-t-il, sans pour autant quantifier l’impact financier d’un tel projet. « C’est seulement le début, il faut un à deux ans pour bien maîtriser son marché », concède-t-il.