La coopérative La Tricherie (86) met les intrants sous surveillance

Depuis trois ans, tous les produits phytosanitaires proposés par la coopérative la Tricherie à ses adhérents ont été suivis à la trace par la société Footways (1). Le but : identifier ceux qui transfèrent vers les eaux, comprendre pourquoi pour ajuster, si besoin, les pratiques. « Ces analyses ont été réalisées sur 86 spécialités épandues sur blé, 42 sur colza, 34 sur maïs grain et 33 sur tournesol, précise Baptiste Breton, l’un des trois co-directeurs de la coopérative. Sur blé par exemple, 53 molécules ne transfèrent jamais et ce, quel que soit le type sol, le climat, le stade de la culture ou les conditions d’application. Pour les autres molécules qui transfèrent un peu ou beaucoup, nous voulons savoir quel facteur a le plus d’impact pour si possible le corriger. Si nous nous apercevons que le transfert est systématique alors nous n’hésiterons pas à supprimer ce produit de notre gamme dès lors, bien entendu, qu’il existe une alternative technique ». Après ce premier état des lieux, l’idée est désormais de tester toutes les nouveautés du marché. Au printemps, ce sont les engrais azotés qui vont être suivis. La coopérative vient de signer pour trois nouvelles campagnes avec Footways. Un investissement de 40000 €/an. « Un chiffre élevé pour notre structure mais capital à nos yeux, poursuit-il. Une façon pour nous de valoriser le métier d’agriculteur tout en conservant la confiance de nos clients ». A.G.

(1) Footways est une société spécialisée dans l’estimation des risques de pollution des eaux par les produits phytosanitaires.