La digitalisation de la récolte, validée par les adhérents de Bourgogne du Sud

Cet été, les adhérents de la coopérative Bourgogne du Sud ont pu, pour la première fois, préparer leurs bons de livraison de récolte via une application mobile ou une borne interactive. Une évolution appréciée par les utilisateurs car jugée simple et synonyme de gain de temps. En pratique, les agriculteurs doivent renseigner, en amont, les informations demandées tel que l’îlot et la variété concernée. Une fois arrivés sur site, ils n’ont plus qu’à présenter un QR code à l’entrée. Après la prise d’échantillon et après avoir vidé la benne, ils présentent de nouveau un QR code pour la sortie. Ils reçoivent alors directement leur bon de réception par mail.

Des bornes interactives ont également été installées sur deux sites pour ceux qui ne souhaitaient pas utiliser leurs smartphones. Au vu des premiers résultats, cette digitalisation a vocation à se pérenniser et l’installation de de nouvelles bornes est prévue à l’automne. Une vingtaine de « bêta-testeurs »avait déjà utilisé l’application lors de la moisson 2022 pour tester l’outil, apporter des améliorations à l’interface et faciliter la prise en main des adhérents.

Un temps d’attente divisé par trois

« Cette démarche s’inscrit dans notre politique RSE qui vise à réduire l’utilisation de papier, explique Christophe Gateau, responsable du site de Beaune. Avant, l’adhérent devait remplir un papier qui était repris par l’employé et un bon de livraison était émis à la fin. Désormais, l’adhérent a accès à l’ensemble de son historique sur l’application et il reçoit l’information en direct après son passage sur le site. » En plus du format numérique, cette digitalisation permet aussi un gain de temps lors de la livraison de la récolte. « Le passage sur le pont bascule était souvent un goulot d’étranglement où le temps d’attente pouvait parfois être assez long, détaille Bertrand Combemorel, directeur général de Bourgogne du Sud. Grâce au QR code, cette durée a fortement été réduite. Nous estimons que le temps passé sur site a été divisé par trois. Ce nouveau système limite aussi les erreurs de saisie et améliore encore un peu plus la traçabilité et la sécurisation des données. »

Travailler l’interface usager

Le système n’est pas obligatoire mais il a déjà séduit de nombreux adhérents, près de 350 sur les 1300 que compte la coopérative. « Je peux faire mes bons de livraison directement sur la moissonneuse et toutes les données sont déjà pré-enregistrées. Cela va plus vite et je reçois le mail de réception directement en sortant de la coopérative », raconte Sébastien Marey, céréalier à Vignoles qui a testé l’outil dès 2022. Pour faciliter la prise en main, la coopérative a proposé des formations pour découvrir l’application et son installation sur le smartphone. Même si « l’effet génération » existe, il serait moins marqué que prévu. Les tableaux d’affichage à l’entrée du site, présentant les tarifs de séchage et les prix de vente, ont également été remplacés par des bornes.

Les saisonniers, séduits par l’outil

La coopérative ne vise pas pour autant le 100 % digital. « Selon les remontées que nous avons, nos adhérents aiment la rapidité apportée par l’application mais ils souhaitent conserver un contact humain soit à l’entrée soit à la sortie du silo. Nous devons donc trouver un équilibre entre numérique et relation humaine. Mais la numérisation plaît aux saisonniers présents sur le site. C’est peut-être une solution pour répondre aux difficultés de recrutement » analyse Bertrand Combemorel.