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La distribution agricole rejette la formule des certifications d’économies des produits phytopharmaceutiques

Le | Cooperatives-negoces

Les certificats d’économies de produits phytopharmaceutiques (CEPP), en discussion depuis plus d’un an dans le cadre des travaux Ecophyto, n’avaient soulevé que quelques réserves de la part des représentants des coopératives agricoles et des négociants. Les précisions apportées par le ministre de l’Agriculture sur le profil des CEPP lors de la conférence « 2015 - An 1 de l’agro-écologie » (notre lettre du 2 février) a sensiblement raidi la position des distributeurs agricoles. A une obligation de moyens, correspondant à la mise en place d’actions correctives, est venu se substituer une obligation de résultat. En effet, faute d’atteindre l’objectif de moins  20 % sur cinq ans (fixé en « Nodu » à partir d’une conversion du chiffre d’affaires), les distributeurs se verraient appliquer une pénalité de 11 euros par Nodu non atteint. Dans un communiqué commun, Coop de France et la Fédération du négoce agricole « s’opposent fermement à l’objectif global de réduction de 20 % en 5 ans s’appuyant sur un mécanisme de CEPP appliqué aux seuls distributeurs. » Mettant en avant les actions engagées de longue date, ils « n’acceptent pas d’être seuls à supporter la responsabilité financière de l’atteinte d’un objectif disproportionné dont ils sont loin de détenir toutes les clés. » Mises bout à bout, l’ensemble les actions correctives ne permettraient d’atteindre qu’une diminution modélisée de 17 % de l’usage des produits phytosanitaires.
De nombreuses questions restent posées concernant la façon dont le chiffre d’affaires du distributeur serait permuté en un « capital » Nodu et comment chaque action corrective s’inscrirait dans l’objectif de moins 20 %.