La FNA installe son groupe de travail sur la RSE
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La Fédération du Négoce Agricole a lancé un groupe de travail sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) en février dernier. Pragmatique, l’approche consiste à partager les expériences et mettre en place des outils opérationnels, permettant d’intégrer la RSE dans les entreprises. Car cela compte désormais dans l’attribution des prêts bancaires…
La RSE, d’accord, mais on met quoi derrière ? C’est pour répondre à cette question que la Fédération du Négoce Agricole a monté un groupe de travail dédié depuis le mois de février. Facultative et pouvant vite dériver sur du « greenwashing », la responsabilité sociétale d’une entreprise devient progressivement un facteur de choix pour les acheteurs, intermédiaires ou finaux. Mais pas seulement.
Critère dans l’attribution des prêts bancaires
« Dans un contexte d’actualités politique et réglementaire très riche, l’élaboration d’une stratégie RSE au sein d’une petite entreprise de négoce est rarement prioritaire, explique Lucile Brazzini, chargée de mission commerce des grains à la FNA, qui s’occupe d’animer le groupe de travail. Cependant, elle est de plus en plus souvent prise en considération dans l’attribution des prêts bancaires : la Banque de France l’a clairement intégré dans ses critères de choix. Nous voulons donc donner un guide opérationnel et pratique à tous nos adhérents qui n’ont pas le temps de s’y pencher. »
Penser la RSE comme une stratégie d’entreprise
Le groupe travaillera sur un modèle de charte éthique adaptable, « dans laquelle chaque entreprise pourra communiquer sur ses propres valeurs et engagements », précise la chargée de mission. Ces engagements, qui s’inspirent des sept questions centrales de la norme ISO 26000 seront regroupés en cinq thématiques : la gouvernance et la conduite des affaires, la qualité sanitaire, l’environnement, les relations avec les employés et l’engagement sociétal. « La RSE est une façon de penser la stratégie d’entreprise, un moteur d’innovation, complète-t-elle. Avec la séparation du conseil et de la vente des produits phytos, les perspectives de baisse de chiffre d’affaires obligent les opérateurs à réfléchir à de nouvelles opportunités et à créer de la valeur ajoutée, notamment sur la partie commerce des grains -techniques alternatives au stockage chimique, développement des débouchés filières- mais aussi plus en amont : accompagner et conseiller les producteurs sur les nouvelles technologies, les OAD, l’agriculture de précision, etc. »
Les 11 entreprises participantes au groupe de travail RSE devraient livrer le fruit de leur réflexion sur la charte éthique en fin d’année. Véritable outil stratégique, la RSE représente aussi un puissant levier de communication positive et d’émulation au sein d’une entreprise. De quoi redynamiser les troupes : « Il faut être fier de ce que l’on fait », conclut Lucile Brazzini.