La FNA refuse que l’état s’improvise conseiller phyto… sans agrément
Le | Cooperatives-negoces
« C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ». Antoine Pissier, le président de la FNA, est stupéfait. À l’origine de sa colère, la mise en ligne du site de la start-up d’État Peps dont l’objectif affiché est « d’accompagner les agriculteurs vers des pratiques économes en produits phytosanitaires » en leur proposant « des solutions plus ou moins complexes à mettre en place chez lui » pour gérer adventices, maladies et ravageurs. Une problématique, quelques questions sur l’exploitation… et en quelques heures, l’agriculteur reçoit un conseil concocté sur mesure, gratuit.
Négoces et coopératives montrés du doigt
Le site précise que « le système d’accompagnement actuel ne permet pas la réflexion systémique nécessaire à la transition », citant explicitement les conseils diffusés par les négoces et les coopératives. Pour la FNA, non seulement les initiateurs de ce site « ignorent tous les efforts consentis jusqu’alors dans la réduction de l’utilisation et des impacts produits phytosanitaires de synthèse et le développement de solutions alternatives », mais ils proposent « un conseil sans même être agréés (aucun numéro d’agrément n’étant présent sur la page) ». « En créant cette start-up, l’État ne suit même pas ses propres lois. »
Une concurrence déloyale
« D’après les agriculteurs, la distribution est de loin le meilleur partenaire pour les accompagner au quotidien dans la réduction des usages », précise le communiqué de la FNA. « Il est inconcevable que l’État nous taxe d’avoir une vision court-termiste et commerciale. La mise en place progressive des fiches CEPP prouve d’ailleurs notre implication, là où les solutions alternatives sont disponibles. »
Sans oublier que selon la FNA, cette démarche « constitue une concurrence déloyale pour les conseillers indépendants et néglige le travail de terrain de l’ensemble des acteurs du conseil agréé ».
A noter que ce site est soutenu par le ministère de l’Agriculture, Ecophyto, l’Inra et l’Agence française pour la biodiversité.
La FNA demande donc :
- La suspension immédiate de ce site
- L’arrêt des attaques vis-à-vis du monde agricole, dont les distributeurs, dans un contexte de « ras-le bol » généralisé.
« Ce n’est pas en stigmatisant une profession et en opposant les acteurs que les objectifs pourront être atteints », conclut Antoine Pissier.