La plaine a déjà soif… et faim !

Ets Villemont, Indre - Christophe Pournin, DGA

« Pour les semis de printemps, des arbitrages sont encore en cours »

« Les semis d’automne se portent bien même si la pression insectes reste, avec ces températures douces, à surveiller. Les surfaces de céréales et de colza ont progressé de 5 à 6 %, alors que la sole était déjà élevée. Logiquement, les hectares dédiés aux cultures de printemps sont attendus en recul. Après un fort retrait l’an passé, le maïs devrait, de nouveau, accuser une baisse importante, de l’ordre de 10 %. En cause, une pression autour des frais de séchage avec une facture énergétique qui s’est envolée. Le tournesol, lui, est attendu en hausse, entre 5 et 6 %. Le sorgho, dont les surfaces avaient fortement reculé, devrait regagner du terrain. Mais pour les emblavements à venir, rien n’est joué : des arbitrages sont encore en cours chez les agriculteurs. »

Vivadour, Gers - Fabien Cazeaux, responsable collecte

« Le retour de la pluie devient urgent »

« Les réserves utiles sont au plus bas. Les cultures en place ne souffrent pas encore du manque d’eau mais le retour de la pluie devient urgent, notamment pour l’implantation des cultures de printemps. Alors que les céréales ont vu leurs surfaces progresser de 15 %, le maïs est attendu en retrait, de 5 à 10 %. Les incertitudes autour de l’irrigation pèsent sur les décisions des agriculteurs. Le tournesol devrait de son côté connaître une forte progression, entre 5 et 10 %. Tous les approvisionnements en semences ne sont pas terminés. Beaucoup de questions persistent pour les assolements du printemps. »

EMC2, Meuse - Mathias Sexe, directeur agronomie et environnement

« Baisse de 10 % des surfaces de maïs, hausse de 10 % en tournesol »

« Les colzas se sont bien développés durant l’automne, surtout dans le sud de notre zone. La reprise de végétation est assez précoce mais le retour du froid annoncé dans les prochains jours pourrait ralentir la croissance des cultures. La surveillance des grosses altises doit se poursuivre car la pression est plus forte que celle de l’an passé. Les céréales aussi sont bien développées. Les semis de septembre et d’octobre sont à peu près au même stade car la levée a été plus rapide en octobre. Dans l’ensemble, les parcelles sont propres car le désherbage a été réalisé de manière assez complète à l’automne. À surveiller : la rouille suite aux alertes de l’année précédente. Quant aux semis de printemps, nous prévoyons une baisse de 10 % des surfaces de maïs et une hausse de 10 % de celles de tournesol. »

Valfrance, Oise- Hugues Desmet, responsable collecte

« Il faut de l’eau ! »

« Depuis un mois, il n’a plu que 2 mm, il y a deux jours (1). Le retour de pluies significatives devient urgent. Car si la plaine est plutôt belle, les craintes grandissent face au manque d’eau. Certaines parcelles de céréales commencent à jaunir, signe qu’elles ont soif et faim. Les apports d’azote, s’ils ont eu lieu, n’ont pas encore pu être valorisés, faute de pluie. Les colzas sont moins atteints car ils ont été implantés plus tôt. Pour les semis de printemps aussi, un peu d’eau ferait du bien. Nos prévisions tablent sur un recul des orges de printemps, du maïs, de 2 à 3 % chacun, et à la marge des betteraves. Le tournesol est lui, attendu en hausse, de 3 à 4 %, tout comme le pois. Mais pour ces deux cultures, nous sommes sur de petits volumes. Les céréales d’hiver ont, elles, progressé de 3 à 4 %, contrairement au colza qui recule de 2 à 3 %. »

(1) L’ITW a été faite le 24 février

Unéal, Pas-de-Calais - Nicolas Foissey, responsable collecte

« Peu de changement pour les assolements de printemps »

« Dans notre zone, tout est beau ! Les blés, en avance, ont bien tallé. Les surfaces sont attendues en hausse, de 2 à 3 % : celles de colza, de 5 à 10 %. Pour cette culture, même si les semis ont été réalisés dans le sec, les cultures ont bien rattrapé par la suite. Les surfaces dédiées aux cultures de printemps sont, elles, attendues en recul. En orges de printemps par exemple, nous attendons moitié moins d’hectares mais nous sommes sur de petites surfaces. Au final, contrairement à d’autres départements, peu de bouleversement pour les assolements de printemps. Les industriels ont ajusté leurs prix pour préserver les hectares de légumes et de pommes de terre. »