La plateforme Peps entend accompagner les agriculteurs vers des pratiques économes en pesticides
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« Ouverte mi-mai, Peps est une start-up d’État dont la durée de vie initiale est de six mois, explique Maud Blanck, chargée de projet CEPP à l’Inra. Mi-novembre, un bilan sera réalisé sur la pertinence de cet outil et sur la nécessité, ou non, de le préserver ou de le faire évoluer. L’objectif : accompagner les agriculteurs vers des Pratiques économes en produits phytosanitaires, d’où le nom, Peps. » Peps est la continuité de « start-up glyphosate », voulue par Emmanuel Macron, et qui, reconnaissons-le n’a pas fonctionné !
Des solutions d’accompagnement insuffisantes
Le négoce agricole (FNA) exige la fermeture du site. « Bien sûr des structures de conseil existent déjà, via les coopératives notamment ou via des entités indépendantes comme les chambres d’agriculture, les Civam, les Gab, ou autres. Mais pour les trois quart des agriculteurs, les solutions d’accompagnement indépendant actuel ne conviennent pas. Beaucoup cherchent, par eux-mêmes, souvent sur internet, des solutions à leurs problématiques de désherbage, de lutte contre les maladies ou les ravageurs. L’idée de Peps est de leur faciliter l’accès à des pratiques alternatives, comme celles compilées au sein du site EcophytoPic ou via les fiches CEPP : des données peu faciles d’accès il faut bien le reconnaître. »
Aucune préconisation de produits réalisée
Le process est simple : quelques questions en ligne pour identifier la problématique, puis une réponse promise dans les 48 à 72 h. « Notre rôle est d’identifier deux ou trois pratiques d’évolution, adaptées à la situation de leur exploitation, précise-t-elle. Une centaine d’agriculteurs a déjà fait appel à ce site : avant tout pour des soucis de désherbage. Nous les rappelons ensuite, par téléphone, pour savoir si les préconisations évoquées leur conviennent, s’ils les connaissaient et s’ils comptent les tester. Ce peut être le recours à un OAD, l’allongement d’une rotation, la modification du travail du sol… mais pas de préconisation de produits ! Notre objectif n’est pas d’intervenir en mode « pompier » mais plutôt d’identifier de nouvelles marges de manœuvre qui n’auraient pas encore été envisagées. Dans ce sens, nous ne prodiguons pas réellement un conseil mais plutôt une sélection de pratiques potentiellement adaptées à une situation donnée. À l’agriculteur ensuite de décider, ou non, s’il teste l’une de ces pratiques. »
Peps travaille avec des coopératives
C’est pourtant précisément ce point qui fait tiquer la FNA : prodiguer un conseil gratuit, en ligne, sans agrément. Pour Maud Blanck, pas question d’opposer Peps et la distribution agricole. « Nous sommes complémentaires, affirme-t-elle. Nous travaillons d’ailleurs avec plusieurs coopératives, dont Dijon Céréales avec laquelle nous avons organisé une journée de présentation début septembre, et à laquelle ont assisté plus de 65 personnes. Le but est de partager les bonnes idées. Notre objectif est de trouver des appuis locaux, pour accélérer la dynamique de réduction de l’utilisation des produits phytos. Peps n’est qu’un outil parmi d’autres ».