La poursuite des essais de l’Inra sur une vigne OGM diversement appréciée
Le | Cooperatives-negoces
La décision le 18 mai de Bruno Le Maire, d’autoriser la reprise par l’Inra de Colmar de l’expérimentation en plein champ de ceps de vigne transgéniques résistants au court-noué, a déclenché une avalanche de réactions, pro et anti-OGM. Pour l’Association française des biotechnologies végétales (AFBV), cette autorisation est « un signe positif en faveur des biotechnologies vertes, une source essentielle d’innovations pour développer une agriculture compétitive et qui préserve l’environnement ». Les industriels des semences et de la protection des plantes ont également accueilli favorablement la décision du ministre et attendent de pouvoir bénéficier d’autres autorisations concernant leurs propres programmes de recherche. En revanche, José Bové, vice-président de la Commission Agriculture et Développement rural du Parlement européen et Sandrine Bélier, membre de cette même commission regrette le choix du ministre. J.P.
« Dans une région qui a fait de la production du vin biologique une priorité et un fort axe de développement économique, cette décision risque de fragiliser toute une filière et de dénaturer l’image des vins d’Alsace : nous demandons donc le retrait de cette autorisation inutile techniquement et contraire à l’intérêt public ».
L’expérimentation de l’Inra à Colmar vise à rendre les porte-greffes résistants au court-noué, une maladie virale présente dans la quasi-totalité des régions viticoles du monde où elle provoque la mort des vignes et rend les terres impropres à la viticulture. Aucun traitement efficace contre cette maladie n’existe à ce jour, selon l’Inra. Le 19 novembre 2009, un militant anti-OGM avait été condamné par le tribunal correctionnel de Colmar à 2 000 euros d’amende et un euro symbolique de dommages et intérêts pour avoir cisaillé début septembre les 70 ceps, plantés dans l’enceinte de l’Inra. L’Institut, qui a depuis fait appel du jugement, avait demandé au ministère de l’Agriculture la poursuite de ces essais, menés depuis 2005.