La Rochelle, Nantes-St Nazaire : la sauvegarde des lignes capillaires fret, en bonne voie
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Comment pérenniser l'entretien et l'exploitation des lignes capillaires ? C'est pour répondre à cette question que depuis octobre 2015, une réflexion est engagée dans le grand hinterland des ports de la Rochelle et de Nantes-St Nazaire entre les chargeurs (Soufflet, Axéréal, Coop de France…), SNCF Réseau et les représentants des deux ports. Une réunion a eu lieu le 29 juin. Michel Puyrazat, président du directoire et DG du Port Atlantique La Rochelle, y participait.
Référence-appro : Quel était l'enjeu de cette réunion ?
Michel Puyrazat : L'objectif des échanges est de construire un modèle économique viable pour entretenir, et donc pérenniser l'utilisation des voies secondaires. Ces lignes capillaires accueillent peu de transport de passagers et pourtant, sont soumises aux mêmes normes en termes d'entretien. Un chantier national est engagé par le ministre des transports pour faire évoluer ces normes afin de rendre plus simple, et moins coûteux, l'entretien de ces voies. Mais en parallèle, il nous semble urgent d'agir à l'échelon régional car aujourd'hui, des lignes ferment ou sont entretenues en urgence, sans garantie de pérennité. Ce n'est pas satisfaisant.
RA : Que proposez-vous concrètement ?
MP : L'idée est de construire ensemble, chargeurs et ports, un opérateur économique qui piloterait la gestion de ces lignes capillaires. Nous avons comptabilisé 35 entreprises raccordées - dont 32 céréalières - pour près de 430 km de voies secondaires à préserver, sur un territoire qui va jusqu'à Orléans ou Châteauroux. Reste à affiner le périmètre exact d'action et surtout, de proposer un montage juridique viable. SAS, GIE… plusieurs options sont possibles. Cet opérateur signerait une « convention d'occupation temporaire » de ces voies, pour 15 à 20 ans : durée pendant laquelle ces lignes lui seraient mises à disposition. Pour l'entretien mais aussi pour l'exploitation. Les deux ports et les différents chargeurs apporteraient des fonds au démarrage puis un système de redevance serait mis en place : une somme versée à l'opérateur pour chaque tonne de céréales transportée. Une enveloppe qui servirait à entretenir les voies. L'entretien serait assuré par une société privée, suite à un appel d'offres.
RA : Quelles sont les échéances pour les mois à venir ?
MP : En septembre, nous, les représentants des deux ports, allons renvoyer nos propositions aux différents chargeurs : modèle juridique, périmètre d'action… Nous espérons que tout sera calé en fin d'année pour un début des travaux dès le printemps prochain. L'enjeu est de taille : chaque année, ce sont près de 1,5 Mt de céréales qui sont transportées sur ce réseau ferré au sein de nos deux hinterlands. Les OS en ont besoin pour acheminer leur collecte vers nos ports.