La Scael se réorganise pour mieux avancer
Le | Cooperatives-negoces
Depuis le 1er janvier, le groupe Scael a revu
son organisation, articulée autour de cinq pôles dont deux nouveaux :
innovation et développement d’un côté, agricole de l’autre (1). L’enjeu :
s’ouvrir à d’autres thématiques, identifier de nouvelles sources de création de
valeur pour les adhérents. Pour Jean-Sébastien Loyer, le directeur général,
l’avenir passera par davantage d’agilité à l’heure où le modèle
« classique » de production est remis en question.
Avec plus de 680 000 tonnes collectées en 2019, le
directeur du groupe Scael ne se fait pas d’illusion : « à court et
moyen terme, la majorité des productions de nos adhérents restera des céréales.
Mais pour autant, nous ne nous interdisons aucune niche pour capter de
nouvelles sources de valeur. Le modèle agricole classique est remis en cause.
Le contenu de la future Pac est encore incertain. Et pourtant, nous devons
continuer à avancer. Tout ne marchera certainement pas mais au moins, nous nous
donnons les moyens de tester chaque nouvelle idée. D’où la création d’un
nouveau pôle, dédié à l’innovation et au développement, encore en cours de
structuration. La prospection nécessite un accompagnement spécifique. Pour bien
être identifiés, les projets doivent être dissociés et travaillés à part des
autres activités du groupe. Parmi les sujets déjà bien avancés, figure celui de
notre foncière « Agrimmo » qui porte des actifs immobiliers du
groupe, liquides et valorisables. »
Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier
Jean-Sébastien Loyer reconnaît que ce type de projets interpelle et intéresse les agriculteurs, tout comme le développement de nouvelles productions. « En restructurant le pôle agricole, nous avons souhaité établir un suivi de la semence à l’activité agricole proprement dite, précise-t-il. Pour proposer de nouvelles espèces, il convient de prendre le dossier dans le bon sens ! Le lavandin est un très bon exemple. Nous avons tout d’abord trouvé le débouché, via un industriel local, puis remonté la chaîne pour mettre à disposition des hectares, en fonction des besoins. 500 ha vont être cultivés. À terme, l’objectif est de construire une distillerie avec nos partenaires industriels ». Quant au projet d’agri-quartier Olis, la démolition de l’ancien silo a débuté. La fin des travaux est prévue pour 2022.
Face aux challenges, de nouvelles idées vont émerger
Entre la pression réglementaire grandissante sur les phytos, la future séparation du conseil et de la vente, les conditions climatiques difficiles et l’agribashing, Jean-Sébastien Loyer confirme que « la période est compliquée. Ces différents challenges vont, à mon sens, faire émerger de nouvelles idées. Nous n’avons pas d’autre choix que de répondre aux attentes sociétales. Les alternatives existent dans certains cas, à commencer par les solutions de biocontrôle ou la diversité des techniques culturales. Nous devons nous inscrire dans un nouvel élan. Nous sommes prêts à évoluer mais il nous faut des politiques claires, stables pour nous laisser le temps de mettre en place de nouvelles façons de produire ».
Les partenariats font partie de notre ADN
À l’occasion de l’assemblée générale de fin d’année, le groupe a présenté son plan stratégique à l’horizon 2025. De nouveaux rapprochements sont-ils à prévoir ? « Ce n’est pas dans l’air du temps confie-t-il. Mais nous n’excluons pas de futurs partenariats : ils font partie de notre ADN. Aujourd’hui, tout va de plus en plus vite, les marchés sont de plus en plus challengés. Des virages devront être pris. L’idée est de ne pas se fermer de portes et de ne négliger aucune option, pour rester agile et réactif ».
(1) Les trois autres pôles sont négoce export, distribution grand public et laboratoires.