« La séparation de la vente et du conseil reste le sujet qui nous met le plus en délicatesse », Dominique Chargé, président de LCA
Le | Cooperatives-negoces
Dominique Chargé, président de La Coopération agricole, LCA, alerte sur l’impasse concernant la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires. L’incertitude réglementaire persiste, impactant les agriculteurs et la présence des représentants coopératifs dans les chambres d’agriculture.
Référence agro : Où en est le dossier de la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires ?
Dominique Chargé : Le dossier s’est arrêté le 9 juin. Nous n’avons pas de nouvelles depuis. Nous n’avons pas non plus de retour sur le travail demandé par Agnès Pannier-Runacher au CGAAER pour imaginer un scénario de sortie par le haut. Nous restons dans un dispositif ambigu et qui nous met en insécurité juridique maximum et qui a des conséquences sur les élections des chambres.
R.A. : En quoi ce dossier a une influence sur votre présence dans la gouvernance des chambres d’agriculture ?
Dominique Chargé : Le dossier a des conséquences sur la présence des représentants de la coopération ou des coopératives dans les instances de gouvernance des chambres d’agriculture, avec des élections qui se profilent pour le début 2025. Il y a un collège de coopération dans les instances de gouvernance des chambres. Mais les membres issus des coopératives qui ont choisi la vente pouvaient se trouver en conflit d’intérêts lorsqu’ils sont membres d’un bureau ou d’une instance de gouvernance, car les chambres d’agriculture sont des organisations de conseil. Nous avions obtenu pour la mandature en cours une dérogation en la matière. Nous étions en train de travailler à des propositions pour lever cette impossibilité. Or, le volet réglementaire est en stand-by, nous ne savons pas ce qu’il deviendra et le dépôt des listes approche.
R.A. : Quelles conséquences pour les agriculteurs ?
Dominique Chargé : Les agriculteurs sont les plus grands perdants car ils n’ont pas le conseil dont ils auraient besoin. La séparation de la vente et du conseil reste le sujet qui nous met le plus en délicatesse aujourd’hui avec la conduite des stratégies des coopératifs. Nous ne savons pas non plus quel gouvernement sortira de cette assemblée sans majorité absolue. Les choses peuvent être radicalement différentes. Nous sommes inquiets.