LCA Auvergne Rhône-Alpes mise sur les protéines

À la veille de leur assemblée générale, Jean de Balathier et Patrice Dumas, directeur et président de La coopération agricole Auvergne Rhône-Alpes sont revenus, en conférence de presse, sur les faits marquants des derniers mois. Après avoir évoqué les nouvelles recrues au sein de son équipe, Jean de Balathier a rappelé le rôle essentiel de la fédération dans l’accompagnement des coopératives, notamment dans le contexte agité actuel.

RSE, bilan carbone…

« Nous nous devons d’éclairer et d’accompagner les entreprises, pour faciliter le montage de dossiers dans le cadre du plan de relance par exemple, a-t-il détaillé. Parmi les actions collectives menées, celle autour de la RSE à laquelle participent, depuis octobre 2022 et pour 18 mois, onze entreprises dont cinq coopératives. Un autre projet, autour du climat et du bilan carbone a démarré en février 2023, pour quatre mois. Chaque acteur, dont Oxyane, est amené à réaliser son propre bilan carbone et à structurer une démarche de progrès, pour réduire son empreinte. »

Le projet Coopeara attend une réponse pour fin avril

Jean de Balathier a également évoqué le projet Coopeara, déjà présenté en novembre 2022. L’idée : fédérer autour d’une filière de production de protéines végétales locales 17 coopératives régionales, la Chambre d’agriculture, trois instituts techniques et un équipementier. « Notre dossier a été étudié par FranceAgriMer mi-mars, dans le cadre de France 2030. Nous espérons une réponse positive pour la fin avril. Dans le cas contraire, le montage financier risque de ne pas être possible. L’aide du Gouvernement pèserait entre 30 et 40 %. »

Booster les surfaces de soja et de tournesol

Coopeara inclut les trois projets de trituration portés par des coopératives : celui d’Ucal, inauguré en septembre 2022 et ceux d’Oxyane et de Nutralp, porté par trois coopératives (Bresse Maconnais, Capdis et Jura Mont Blanc). Les deux derniers sites sont en cours de construction. À elles trois, les usines collecteront 70 000 tonnes de grains, pour fabriquer 45 000 tonnes de tourteaux et 25 millions litres d’huile. « Le projet Coopeara prend tout son sens si l’on raisonne à l’échelle bilan carbone et quête d’autonomie protéique, poursuit le directeur. Un tel projet, ce serait 15 000 hectares de soja et 4 000 ha de tournesol en plus, sans compter les 600 000 km économisés pour le transport de ces aliments destinés aux élevages. »

Retrouver une marge brute acceptable

Patrice Dumas, le président de la fédération, est revenu sur plusieurs dossiers qui mettent à mal la rentabilité des entreprises locales. « Le coût de l’énergie, l’accessibilité à la ressource en eau et la difficulté, pour l’industrie agroalimentaire de retrouver un taux de marge brute acceptable. Ce dernier, de 39 % en 2021, est passé à 35 % en 2022 pour atteindre 29 % fin 2022. Du jamais vu, a-t-il précisé. Il nous manque 5 à 6 points de marge par rapport à nos concurrents allemands. Sans un rattrapage rapide, c’est l’avenir même de nos outils de production qui est en sursis. Nous en appelons le Gouvernement pour nous aider à maintenir la compétitivité de nos filières. ».

Un bilan des rencontres jeunes, en juin

Le président a également évoqué les cinq rencontres, organisées par LCA à l’échelle nationale avec des jeunes. « Des échanges constructifs qui montrent le décalage entre leurs croyances et la réalité. Les jeunes ont beaucoup de mal à comprendre les circuits de distribution des productions. À nous de communiquer davantage. Nous invitons d’ailleurs chaque coopérative à organiser de telles rencontres au sein de leur coopérative. Ces jeunes sont les consommateurs de demain. Nous devons écouter leurs attentes. » Le bilan national de ces échanges sera restitué en juin lors de la semaine de la coopération agricole.