Le biocontrôle, au coeur du Sival 2015
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Le Sival, le salon des cultures spécialisées, qui s'est tenu du 13 au 15 janvier 2015 au parc des expositions d'Angers accueilli près de 21000 visiteurs. Ce salon s'oriente de plus en plus vers les innovations en matière d'alternatives aux produits phytosanitaires. En témoigne, le thème du salon dédié au biocontrôle. Dès l'ouverture du salon, la 3ème édition du Vegepolys Symposium organisait un colloque « Quelles perspectives le biocontrôle offre-t-il ? », en partenariat avec IBMA France, International biocontrol manufacturers association. Stéphane Le Foll, qui a sillonné les allées du Sival le 15 janvier, a réaffirmé son ambition de développer ces pratiques.
Si les principales grandes firmes phytosanitaires n'avaient pas de stands, tous les opérateurs se sont retrouvés à ce rendez-vous annuel pour des échanges très professionnels. La place fut laissée aux plus petites entreprises spécialisées notamment dans les solutions alternatives, largement relayées par les distributeurs. Prochaine édition : du 19 au 21 janvier 2016. Reportage sur les stands de Neho (Terrena), Agriloire (CAPL), CAMN, Rippert (Agridis), Koppert, Certis, Belchim, De Sangosse, Action Pin, Andermat, Nufarm, Vivagro, Valagro et PRP.
Photo : Stéphane Le Foll a sillonné les allées du Sival, le 15 janvier à la rencontre des professionnels.
Neho, filiale négoce de Terrena, a lancé au Sival son offre Equilys pour accompagner les producteurs dans l'utilisation des produits de biocontrôle. « Equilys englobe des produits, du conseil et des services », indique Hélène Boucher qui s'occupe désormais, à temps plein, de la protection intégrée. Un élève ingénieur de l'ESA d'Angers l'assistera dans cette tâche pendant trois ans. « Si, aujourd'hui, le biocontrôle représente 5 à 10 % du marché, nous avons pour objectif de dépasser les 20 % », indique Nicolas Le Labourier, responsable commercial maraîchage. Par ailleurs, Neho présentait Aquatempo, pour la gestion de l'irrigation en goutte-à-goutte, qui permet une économie d'eau de 15 à 50 %. La technique a été expérimentée sur 18 hectare en 2014, et devrait concerner 100 à 150 ha en 2015.
Photo : Nicolas Le Labourier, responsable commercial maraîchage et Hélène Boucher, responsable de la protection intégrée, chez Ného.
Du côté d'Agriloire, filiale de la CAPL en arboriculture, le biocontrôle se développe également, face à « l'absence d'homologation de produits phytosanitaires. Un manque de solutions qui pousse les arboriculteurs à s'intéresser aux produits alternatifs. La confusion sexuelle a bien pris à la CAPL : presque tous les exploitants l'utilisent. »En revanche, l'efficacité de certaines solutions de biocontrôle n'est pas au rendez-vous. Dans certains cas, cela ne fonctionne pas« , insiste Patrice Chataigner, responsable de l'activité arboriculture.
Photo : Patrice Chataigner, responsable de l'activité arboriculture.
La CAMN continue également de développer les méthodes alternatives. « Certains produits, tels Neemazal (Nufarm), ont enfin désormais une homologation officielle, ce qui va faciliter les ventes, explique Joël Godet, responsable du marché arboriculture. Nous voulons être le distributeur leader sur certaines solutions et nous travaillons dans ce sens avec les fournisseurs. » En vigne, la structure teste sur une parcelle de 6 hectares l'efficacité de nouvelles solutions, notamment pour lutter contre l'esca.
Photo : l'équipe de la CAMN.
La société Rippert, filiale d'Agridis, était aussi présente avec son nouveau directeur général, Matthieu Pissier. Il a pris la tête du négoce, dont le chiffre d'affaire s'élève à 6 millions d'euros de chiffre d'affaires, depuis sa reprise, le 30 octobre, par les Ets Pissier (40 millions d'euros de CA). Les deux structures conservent leur identité.
Photo : Matthieu Pissier (photo de droite), directeur de Rippert.
L'entreprise néerlandaise Koppert, leader mondial de la protection biologique intégrée, fêtait ses trente ans au Sival. En France, la structure emploie 40 collaborateurs sur trois sites : Nantes, Cavillon et Estillac. Elle lance cette année Natupol Booster, une ruche à bourdons qui dispose d'un emballage très réduit. Pour 2015, la structure attend l'homologation du Trianum sur les légumes racines.
Certis mettait en avant Cidetrack - un procédé de protection par confusion sexuelle contre le carpocapse et la tordeuse orientale - qui s'accroche dans les arbres facilement, sans odeur. L'objectif est d'arriver à 15 % de parts de marché dans les deux ans.
Photo : Emmanuel Pavy, chargé de clientèle régional, et Fabrice Buet, chez de marché traitement de semences (photo de gauche).
Chez De Sangosse, le biocontrôle est un axe de développement stratégique, qui représente 5 % du chiffre d'affaires de la structure. « Nous avons beaucoup de produits dans les cartons, mais nous devons faire preuve de pédagogie pour que les agriculteurs s'approprient ces solutions, indique Christophe Zugaj, chef de marché chez De Sangosse. Il faut aussi faciliter les homologations de produits. » En 2015, la structure espère commercialiser des phéromones en « puffer », un système d'aérosol qui permet d'apposer seulement deux à trois boitiers par hectare. Un véritable gain de temps.
Photo : Christophe Zugaj, chef de marché chez De Sangosse (photo de droite).
Action Pin mettait en avant son adjuvant Helioterpen Film, une nouvelle famille chimique mais toujours issue du pin. « Nos distributeurs sont attachés à l'origine du produit, qui est fabriqué en France, explique Christophe Bourcier, responsable région Nord. Nous travaillons sur d'autres produits naturels, mais il faut garantir une bonne efficacité et bien cadrer les résultats techniques des innovations. »
Andermatt présentait son produit Riga, un piège à drosophile avec un attractif alimentaire. Le lancement démarre cette campagne.
Belchim arrivait sur le Sival avec une gamme vigne renforcée de trois nouvelles homologations : Kusabi (antioïdium), Chikara Duo (herbicide) et Katana Duo (herbicide).
Nufarm communiquait sur sa gamme maraîchage, un nouveau segment pour la société depuis 2014.
Vivagro mettait en avant son produit de biocontrôle Prev-Am Limocide, fongicide et insecticide à base d'écorces d'oranges. « Les ventes se sont stabilisées en 2013-2014, mais avec moins de maladies, explique Alain Hojland Peterson, délégué régional Sud-Ouest. Si auparavant, il était utilisé par les agriculteurs bio, les conventionnels achètent plus fréquemment le produit ».
Photo : Alain Hojland Peterson, délégué régional Sud-Ouest chez Vivagro (photo à gauche).
Les biostimulants ont le vent en poupe. Depuis trois ans, Valagro est présent au Sival. « Notre activité progresse de 10 à 20 %. Réduire de 50 % les pesticides à horizon 2025, comme le recommande le rapport Potier, est une annonce favorable à notre marché », reconnait Sylvain Robin, délégué commercial de Valagro.
PRP présentait les résultats de son produit « PRP sol » en matière de biodiversité des sols, profondeur d'enracinement et teneur en chlorophylle de la plante. « Le marché est en train de s'ouvrir avec l'évolution réglementaire : nous pouvons désormais déposer des dossiers d'homologation en tant que biostimulants », indique Mathilde Koehl, assistante communication chez PRP.