Le Gouessant teste le binage sur blé
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Dans le cadre de son groupe de 12 fermes Dephy, la coopérative Le Gouessant teste différentes techniques de désherbage mécanique, dont, pour la première fois, le binage sur céréales. Un essai qui nécessite d’ajuster les écartements entre rangs de blé et de trouver le bon outil !
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Pour Pierrick Sorgniard, responsable agro-environnement chez Le Gouessant, il est capital de trouver des alternatives au désherbage chimique. « Nous sommes installés en zone urbanisée et touristique, et sortir le pulvérisateur n’est pas toujours chose facile », constate-t-il.[/caption]
Depuis dix ans, la coopérative Le Gouessant s’intéresse au désherbage mécanique. « La technique est désormais au point sur maïs mais reste à affiner sur céréales, confirme Pierrick Sorgniard, responsable agro-environnement. Cette année, dans le cadre de notre groupe Dephy, composé de douze exploitations, nous avons choisi de tester le binage sur blé, en complément de deux passages de herse étrille réalisés dès le semis pour le premier, puis en sortie d’hiver, au stade tallage pour le second. Le binage a eu lieu après, avant la limite de recouvrement du sol. L’écartement de semis a été ajusté : 36 cm entre deux rangs, contre 12 cm traditionnellement, pour faciliter le passage de l’outil. Mais faute de trouver la bineuse adaptée à ce chantier, nous avons apporté quelques modifications à une bineuse utilisée sur maïs. Le résultat est pour l’instant satisfaisant. »
Appréhender le désherbage mécanique, cela s’apprend
Le bilan, technique et économique, est très attendu car les agriculteurs impliqués dans cet essais et plus largement, les adhérents de la coopérative souhaitent faire évoluer leurs pratiques. « Nous sommes installés en zone urbanisée et touristique, et sortir le pulvérisateur n’est pas toujours chose facile, constate Pierrick Sorgniard. Les agriculteurs veulent donner une autre image de l’agriculture. Mais passer au « tout mécanique » n’est pas si simple. Cette stratégie doit s’intégrer dans une réflexion globale de l’exploitation intégrant une évolution de la rotation, du choix des variétés, des dates de semis… Opter pour le désherbage mécanique est plus compliqué que de passer avec un produit phyto. Cela demande d’appréhender le climat, la structure du sol, le stade des adventices et de la culture. Mais cela s’apprend ! À ce titre, le groupe Dephy crée une réelle émulation entre les agriculteurs car ils échangent sur leurs pratiques et réfléchissent ensemble à la manière de les faire évoluer. »
Pas de baisse de rendement attendue
Quant à la question de savoir si le fait de semer plus large diminue le rendement, pour Pierrick Sorgniard, la réponse est non. « La baisse de densité ne signifie pas forcément une baisse des rendements. En relançant la minéralisation du sol, le binage donne un « coup de fouet » à la culture. Nous devrions au moins faire aussi bien qu’une parcelle semée classiquement. » L’enjeu pour les mois à venir est aussi de convaincre des constructeurs de matériel de développer un outil adapté aux céréales. Pour le maïs, la coopérative a noué plusieurs partenariats avec des ETA locales pour leur déléguer les travaux et éviter ainsi que les agriculteurs aient à investir dans leurs propres outils.