Référence agro

Le négoce Carré à l’initiative d’un GIEE

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« Mais en créant le GIEE Eco-Phyt', avec le soutien d’acteurs clés des filières locales, nous souhaitons passer à la vitesse supérieure », précise-t-il. Aux côtés du négoce du Pas-de-Calais figurent Mac Cain et Vitalis pour la pomme de terre, Bonduelle et France Endive pour les légumes, Tereos pour la betterave… mais aussi la strat-up Weenat ou l’agence de l’eau Artois-Picardie. Ce projet, fédérateur de toute une économie locale, a été validé avec enthousiasme à l’automne dernier par la Draaf des Hauts-de-France, dans une région où les GIEE sont peu nombreux.

Une trentaine d’agriculteurs déjà mobilisés

« Le recrutement d’agriculteurs pour bâtir le conseil d’administration a finalement été assez simple, constate Philippe Leclercq. Les demandes se multiplient et le compteur affiche aujourd’hui une trentaine de membres, très motivés. Xavier Darras, agriculteur près d’Arras, en est le président. »

Trois axes de travail ont été définis pour, dans chaque domaine, identifier les pratiques les plus prometteuses :

  • matériels et techniques (OAD, traitement de l’eau, robot de désherbage, méthodes alternatives…) ;
  • fertilisation et conservation des sols (localisation, modulation, implantation de couverts végétaux…) ;
  • agro-biodiversité (nouvelles espèces, rôle des haies, des fossés, de l’interculture, indicateur de diversification des espèces…).

Viser la HVE

« L’idée est d’explorer plusieurs domaines, de multiplier le nombre d’essais, d’accumuler les références, de décloisonner pour profiter de l’expertise de tous, précise Philippe Declercq. L’étape ultime étant la diffusion des pratiques les plus efficaces au plus grand nombre. » Ce projet sera conduit sur quatre ans, avec, d’ici là, la volonté d’accueillir de nouveaux agriculteurs dans le projet et de les aider à atteindre le niveau 3 de la certification environnementale, la HVE, fondée sur des indicateurs de résultats relatifs à la biodiversité, à la stratégie phytosanitaire, à la gestion de la fertilisation et de l’irrigation. Les agriculteurs volontaires s’inscrivent dans cette démarche de progrès.

Les CEPP, un levier efficace

« Réduire massivement les quantités de phytos en pommes de terre semble beaucoup moins évident qu’en céréales par exemple. Mais face à la pression sociétale et réglementaire, nous n’avons pas le choix : il faut des résultats. Les CEPP sont, à mon sens, le levier le plus efficace pour réduire l’utilisation des phytos. En grandes cultures, peu de fiches existent encore à ce jour. Dans notre région, rares sont les entreprises à avoir atteint leurs objectifs. Chez Carré, nous atteignons à peine 20 % et pourtant, nous sommes dans la moyenne haute ! Demain, notre métier va évoluer mais restera, chez Carré, axé sur la vente des produits phytosanitaires. Nous devons anticiper dès à présent. »