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Le négoce Cosset fait le lien entre agriculteurs et apiculteurs

Le | Cooperatives-negoces

Le 28 avril, le négoce Cosset a dévoilé son projet visant à rapprocher agriculteurs et apiculteurs. Au cœur de la démarche, l’installation de ruches connectées, fournies par Bayer, pour suivre, au plus près, la dynamique des colonies d’abeilles jour après jour. Une solution pour positionner au mieux l’usage des produits phytosanitaires et réduire leur impact.

Le négoce Cosset fait le lien entre agriculteurs et apiculteurs
Le négoce Cosset fait le lien entre agriculteurs et apiculteurs

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Le négoce Cosset fait le lien entre agriculteurs et apiculteurs - © D.R.
Le négoce Cosset fait le lien entre agriculteurs et apiculteurs - © D.R.

La ruche est installée sur une balance, reliée à une antenne, pour transmettre le poids en continu.[/caption]

Rendez-vous était donné le jeudi 28 avril chez Brigitte Bonnaud, apicultrice à Xanton-Chassenon dans le sud de la Vendée. Depuis le début du mois, l’une de ses douze ruches est connectée, c’est-à-dire installée sur une balance connectée, reliée à une antenne. « Cela me permet de suivre, depuis mon smartphone, l’évolution du poids de la ruche et de la température autour de celle-ci, explique-t-elle. Un bon indicateur pour renseigner sur l’activité de la colonie d’abeilles et repérer les différentes phases au cours de la journée : heure d’entrée, de sortie, périodes de butinage, niveau de nourrissage, date d’essaimage, etc. ».

Déjà 1000 ruches connectées dans toute la France

Cette démarche est orchestrée par le négoce Cosset, implanté à quelques kilomètres de là, à Saint-Pompain dans les Deux-Sèvres. « L’idée est de bâtir un partenariat gagnant-gagnant entre les agriculteurs et les apiculteurs, précise Mickaël Murail, responsable collecte. Nous avons été sollicités par Bayer pour installer une ruche connectée chez l’un des apiculteurs de notre zone de collecte. Nous avons pensé à Brigitte car son mari et son fils sont agriculteurs et suivis par l’un de nos techniciens. » Bayer a déjà fourni près de 1000 ruches connectées sur l’ensemble du territoire. Dans la zone du Naca, qui accompagne l’opération via son programme Vert l’Avenir, un autre négoce accueille une ruche connectée. Il s’agit des Ets Villemont installés dans l’Indre. « Chez Cosset, d’ici à trois ans, nous comptons en installer 25 », confie Mickaël Murail.

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Le négoce Cosset fait le lien entre agriculteurs et apiculteurs - © D.R.
Le négoce Cosset fait le lien entre agriculteurs et apiculteurs - © D.R.

L’activité des colonies d’abeilles est suivie en direct sur smartphone, via une courbe précisant le poids de la ruche.[/caption]

Après la collecte de données, la rédaction de fiches techniques

Les données collectées sont consultables en direct par l’apicultrice, par Laurent Marionneau, le technicien de Cosset qui suit le dossier et par Bayer, sur ordinateur ou smartphone. « Des alertes nous sont envoyées dès qu’un excès de poids ou, à l’inverse, une perte brusque de poids- souvent synonyme du départ de la moitié de la colonie pour aller s’installer ailleurs - est constaté, précise Brigitte Bonnaud. Cela nous permet de réagir rapidement en cas de problème. » Dans un premier temps, l’idée est de compiler un maximum de données pour ensuite rédiger des fiches techniques qui seront distribuées aux agriculteurs et aux futurs apiculteurs intéressés par la démarche.

Grâce aux ruches connectées, réduire l’impact des phytos

« Car l’enjeu est bien là, poursuit Cécile Jalleau-Cosset, gérante du négoce. Informer les agriculteurs sur les heures de butinage pour communiquer sur les bonnes pratiques d’utilisation et d’application des produits de protection des plantes. Avec l’idée, à terme, de réduire l’impact de ces spécialités. Certes, une réglementation existe déjà en la matière (1) mais les courbes issues de ce suivi en continu permettront de mieux comprendre le lien entre la météo, la floraison des cultures et la production des colonies. C’est un autre moyen de sensibiliser les agriculteurs à la problématique des pollinisateurs, indispensables pour bon nombre de cultures. »

Ne pas oublier les autres bonnes pratiques

Pour réduire l’usage des insecticides, le négoce Cosset déploie déjà, depuis deux ou trois ans, plusieurs techniques. « Nous incitons par exemple les agriculteurs à semer plus tôt les colzas pour réduire la pression ravageurs à l’automne, explique Laurent Marionneau. Près de 50 % des producteurs de colza utilisent déjà des plantes compagnes pour attirer les insectes sur les premières fleurs : ce chiffre a été multiplié par cinq en trois ans. Nous espérons rapidement atteindre les 100 %. Le recours aux ruches connectées est un nouvel outil pour faire évoluer les techniques culturales. » Afin de favoriser les échanges, le négoce Cosset prévoit d’organiser prochainement un déjeuner agriculteurs-apiculteurs pour présenter les premiers résultats et pourquoi pas, susciter de nouvelles vocations.

(1) Si les traitements sont autorisés pour un usage en période de floraison, ils doivent être réalisés dans les deux heures qui précèdent le coucher de soleil et dans les trois heures qui suivent le coucher de soleil.

 

Cosset en chiffres

  • 50 M€ de chiffre d’affaires dont 40 M€ en collecte
  • 250 000 t de collecte
  • 2 sites principaux de stockage/collecte et 17 sites d’appoint dont 7 en propre et 10 en partenariats
  • 43 salariés dont 6 commerciaux
  • Entreprise familiale pilotée par Christian Cosset et sa fille Cécile Jalleau-Cosset