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Le négoce VSN développe une filière blé « La Belle Terre »

Le | Cooperatives-negoces

450 hectares de blé « La Belle Terre », implantés chez une trentaine de clients du négoce VSN (Vendée Sèvres Négoce), seront récoltés dans quelques semaines. Une collecte destinée à fabriquer des gâteaux, pour un industriel dont le nom reste pour l’heure tenu secret. Au cœur du cahier des charges : aucun traitement phytosanitaire de la levée à la moisson.

Le négoce VSN développe une filière blé « La Belle Terre »
Le négoce VSN développe une filière blé « La Belle Terre »

Une nouvelle filière blé tendre, La Belle Terre, est en préparation dans les Deux-Sèvres, chez le négoce VSN, filiale de Cavac. « Moins de 100 ha en 2019, 250 ha en 2020 et 450 ha en 2021, le développement est progressif, précise Gilles Monaury, le directeur, lors de la présentation le 26 mai, lors d’une journée organisée par Vert l’Avenir du Naca. La collecte devrait avoisiner les 2000 tonnes pour la récolte 2021 ». Des volumes destinés à un industriel dont le nom sera dévoilé en septembre. Seule confidence : cette farine de blé, associant blé panifiable et blé améliorant, servira à la confection de gâteaux, estampillés de la mention « sans traitement phytopharmaceutique chimique de la levée à la moisson ».

Une bonne alternative au bio

À ce jour, près de trente clients de VSN ont accepté de suivre le cahier des charges La Belle Terre. Mickaël Proust, installé au sud de Niort, est l’un d’eux. « Cette démarche est à mon sens un bon compromis entre le bio et le conventionnel, explique-t-il. Sur mon exploitation de 340 ha, je cultive près de 13 espèces différentes dont plusieurs en production de semences. Impossible pour moi, au niveau de l’organisation du travail, de passer en bio. Avec La Belle Terre, les contraintes sont moindres et la valorisation, supérieure de 40 % par rapport à un blé conventionnel. Les contrats ont été signés pour trois ans ».

Un désherbage de prélevée… et c’est tout !

Au niveau de l’itinéraire technique, seul un désherbage de prélevée est autorisé. En revanche, aucun autre produit phytosanitaire ne l’est, exception faite de spécialités utilisées en bio comme le soufre par exemple. « Le choix de la parcelle est primordial, poursuit l’agriculteur. Le cahier des charges impose un semis tardif, pour limiter la pression des insectes et le salissement. Cela me permet aussi d’étaler les pointes de travaux ce qui est un réel plus. Cette année, j’ai implanté 5 ha de blé Absalon et Izalco à destination de « La Belle Terre », soit 5 % de ma sole de blé, sur deux parcelles de terres de groie, le 17 novembre. J’ai choisi les terres les plus propres et permettant un passage d’outil pour un désherbage mécanique si besoin. Aujourd’hui, force est de constater que ces parcelles sont propres. »

Des parcelles propres

Autres exigences du cahier des charges : l’utilisation de semences certifiées enrobées uniquement de substances naturelles, un pilotage de la fertilisation azotée par satellite pour notamment ajuster le 3e apport, l’implantation d’un couvert mellifère sur au moins 30 % de la surface sous contrat La Belle Terre, traçabilité de toutes les interventions, zéro insecticide de stockage… Gilles Monaury reconnait que « le recours à un seul désherbage peut effrayer certains agriculteurs. Mais en ajustant le choix de la variété, en retardant la date de semis et en majorant la densité de semis, cela fonctionne très bien. Preuve en est l’aspect des parcelles : propres, saines et plutôt prometteuses. Aller dans cette nouvelle filière implique de former nos équipes techniques pour accompagner au mieux nos clients. Je pense que c’est de notre devoir de proposer à nos clients de nouvelles filières créatrices de valeur ».

La HVE n’est pas oubliée

Un développement qui n’empêche pas le négoce de travailler sur d’autres dossiers en parallèle, à l’image de celui de la HVE. « Nous avons organisé deux formations sur ce thème auprès d’une quarantaine de clients. Le manque de débouchés rémunérateurs reste actuellement un frein au déploiement de cette dynamique », confie-t-il.

 

Le négoce VSN en chiffres

  • Chiffre d’affaires de 70 M€ dont 13,5 M€ en appro.
  • Collecte de 160 000 t dont 50 % en blé, 15 % en maïs et 10 % en orge
  • Le bio représente 8 % de la collecte
  • Usine de mash qui produit 40 000 t d’aliments chaque année
  • 51 salariés