Le projet d’excellence supply chain d’Agrihub est en ordre de marche
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Depuis un an, AGRIHUB peaufine son projet d’excellence supply chain. Tout est désormais calé et lancé auprès des adhérents et fournisseurs. Anticipation des achats, gestion optimisée des stocks, développement de services… les plans d’approvisionnement sont travaillés pour répondre aux besoins des coopératives et pour limiter les ruptures. Une visibilité indispensable à l’heure où le nombre de spécialités phytos et de metteurs en marché se réduit.
« L’actualité de ces derniers mois nous a forcés à nous réinventer, à repenser notre métier, explique Bruno Costes, directeur général de la centrale d’achat Agrihub. Avec la suppression des 3R, la disparition de molécules phytosanitaires, la récurrence des ruptures d’approvisionnement… nous devons rester un facilitateur de mise en marché répondant aux besoins des agriculteurs. Tout l’enjeu de notre projet d’excellence supply chain est d’améliorer la performance globale de notre système pour anticiper et répondre aux attentes grandissantes de nos adhérents, en aval, en cohérence celles de nos fournisseurs, en amont. »
Une évolution, pas une révolution
« Et cela fonctionne, confie-t-il. Pour les 3R, nos fournisseurs nous transmettent désormais un prix unique et en retour, nous achètent des services inhérents au métier de distributeur : information sur le stockage, sur la logistique, expertise agronomique… À nous d’être inventifs, pro-actifs pour améliorer la compétitivité de nos adhérents. Une évolution oui, mais pas de révolution. Notre chiffre d’affaires global devrait rester stable. »
Là où cela se complique, c’est quand un fournisseur est seul sur un marché donné : les explications sont alors plus « sévères », reconnait-il. Agrihub, qui représente un poids non négligeable sur le marché des phytos en France (1), n’est pourtant pas à l’abri des ruptures d’approvisionnement. « Celles-ci sont de plus en plus fréquentes, constate-t-il. Sur tous les créneaux de marché. En cause : des fermetures d’usines en Chine, devant se mettre aux normes environnementales. Pour pallier ces éventuels problèmes, nous anticipons nos plans d’approvisionnement pour quantifier, à un ou deux ans, nos besoins. Les fournisseurs apprécient cette visibilité. Ils peuvent ainsi affiner leurs plans de production. »
Identifier le stock du « monde Agrihub »
Repérer, lister et corriger les dysfonctionnement de la logistique : un autre pan de la supply chain. Pour cela, des CGL, conditions générales logistiques, ont été rédigées. « Ce document identifie les incompréhensions et permet d’établir des plans de progrès, précise Bruno Costes. Tout l’enjeu est de garantir la disponibilité des produits et d’optimiser le stockage, un poste très coûteux. Ainsi, nous connaissons, en permanence le stock « du monde Agrihub ».
Resserrer les liens, sans être naïf
La qualité et la performance du relationnel avec chacun des fournisseurs sont, à ce titre, capitales. « Renforcer la proximité des échanges et les engagements, sans être naïf, résume Bruno Costes. D’autant que les sociétés phytopharmaceutique sont de moins en moins nombreuses et de plus en plus globales. Elles vendent des phytos mais aussi des semences, des OAD, des services. Elles prennent une dimension encore plus stratégique. À nous de piloter au mieux tout ce qu’elles peuvent nous apporter. Pour les coopératives adhérentes, les échanges au sein d’Agrihub vont bien au-delà de la simple vente d’intrants. Nous les accompagnons aussi dans l’évolution de leur propre métier ». Quant à l’avenir de la centrale d’achat, Bruno Costes reste ouvert à l’accueil de nouveaux partenaires.
(1) Les phytos pèsent 320 M€ sur les 490 M€ de chiffre d’affaires global de la centrale d’achat