Le ras le bol administratif des coopératives céréalières
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Le bilan annuel de Coop de France Métiers du grain a été l'occasion, pour les coopératives, d'exprimer leurs préoccupations montantes face à l'empilement des réglementations et à la fermeture des voies ferrées capillaires.
Le 3 juillet, Coop de France Métiers du grain (CDFMG) a dressé son bilan annuel devant la presse, après avoir achevé le tour de France de ses coopératives adhérentes. « Nos entreprises nous ont clairement fait remonter leurs fortes préoccupations par rapport à l'amoncellement des nouvelles réglementations, et surtout l'incohérence entre les diverses règles », a expliqué Christian Pèes, président de CDFMG. Pour celui-ci, si les différentes mesures administratives ou réglementaires ne sont pas significatives lorsqu'elles sont prises individuellement, « c'est l'empilement et la redondance de l'ensemble qui devient stressant ». Pour le syndicat des coopératives céréalières, les exemples de mesures redondantes ou dont il faut douter de l'efficacité sont nombreuses : déclarations de ventes de phytos pour la réglementation sur les nanoparticules en plus des déclarations pour les redevance phytos, déclaration du code postal des agriculteurs à qui sont vendus les produits, enregistrement futur des numéros de lot de chaque produit vendu…
40 ans de sous investissement de RFF
Coop de France métiers du grain s'est également insurgé contre les décisions de plus en plus fréquentes de fermeture de voies ferrées capillaires, c'est à dire les lignes ferroviaires à faible trafic qui desservent les sites éloignés du réseau principal. « Le problème n'est pas nouveau car il est le fruit de 40 ans de sous investissement de Réseau ferré de France dans ces réseaux, précise Vincent Magdelaine, directeur de CDFMG. Mais les fermetures sont aujourd'hui de plus en plus fréquentes, avec des préavis très courts, empêchant dès lors les coopératives de trouver rapidement des alternatives ». Le syndicat des coopératives d'appro-collecte va prochainement rencontrer Frédéric Cuvillier, secrétaire d'Etat chargé des transports, afin d'exposer ces problèmes et réclamer, entre autres, la participation des coopératives aux audits de RFF sur l'état des voies capillaires. Selon CDFMG, ces voies draineraient 40 % des tonnages de grains collectés par les coopératives. Leur absence entraîne un report quasi intégral sur la route - 50 camions de plus pour chaque train non chargé - avec une perte évidente, tant d'un point de vue économique qu'environnemental.
Photo : De gauche à droite : Vincent Magdelaine, directeur de Coop de France Métiers du grain, Christian Pèes, président et Anne-Laure Paumier, adjointe à la direction.