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Le Sitevi, à la recherche de solutions alternatives

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Avec 57 000 visiteurs sur trois jours, le Sitevi, salon des productions vigne-vin, olive, fruits-légumes, qui s’est tenu à Montpellier du 28 au 30 novembre 2017, connait une hausse de 5 % de fréquentation. Sur les stands des 1100 exposants, les messages convergent vers des produits au service d’une agriculture plus durable. Les biosolutions, qui connaissent un essor considérable, s’intègrent aux itinéraires culturaux qui mêlent désormais agronomie, solutions chimiques, matériel adapté, outils d’aide à la décision.

Biocontrôle : + 20 % de croissance et - 30 % de phytos

« Le biocontrôle représente 15 % de notre chiffre d’affaires approvisionnement. 40 000 hectares sont couverts par ces solutions », constate Alexis Vernazobres, directeur du négoce gardois éponyme. Utilisées en synergie avec des solutions chimiques, elles réduisent de 30 % les apports de produits phytosanitaires sur oïdium et mildiou. Le négoce expérimente aussi d’autres solutions comme l’enherbement des vignes depuis deux ans avec SEMENCES DE PROVENCE. Même dynamique chez Soufflet Vigne, pour qui les ventes de produits de biocontrôle progressent de 20 % chaque année. Le négoce recherche aussi à réduire le recours des produits phytosanitaires, grâce à son OAD Otp’IFT : une fiche validant la solution en tant que Certificat d’économie de produits phytosanitaires (CEPP) devrait arriver dans les prochaines semaines. « Nous souhaitons développer nos propres marques de biocontrôle et biostimulants. Nous venons d’obtenir l’AMM pour le « V by Fertech », une solution contenant une bactérie qui mobilise la matière organique et permet de gagner 25 % de rendement en vigne », explique Thierry Berger, directeur général de Soufflet Vigne.

Associer chimie et solutions alternatives

Conscientes de la pression qui pèse sur nombre de molécules, les firmes phytosanitaires présentent de plus en plus de programmes à destination du marché bio ou associant chimie et biocontrôle. Chez Philagro, cette approche prend le nom de Biowin, associant le produit de biocontrôle Berelex au Prolectus. La firme attend la validation de la fiche CEPP déposée pour ce programme. Nufarm lançait « Prévan + », une solution de biocontrôle autorisé en agriculture biologique. « Ces produits, utilisés en alternance avec des produits phytosanitaires, répondent aussi à la demande des producteurs conventionnels », souligne Noël Schermesser, directeur marketing de Nufarm.

Le manque d’innovations en désherbage

Si cette approche porte ses fruits dans la lutte des maladies, les biosolutions efficaces n’existent pas encore pour le désherbage. « Le marché du désherbage de la vigne est tendu, avec peu d’innovations. Dans la région, la résistance de l’érigéron au glyphosate se développe », constate Carine Reyniers, chef de marché chez Adama. Comme réponse, la firme lançait sur le salon Elysium, un herbicide à base métribuzine et diflufénicanil, deux molécules qui offrent ainsi une alternative aux problèmes de résistance.