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Les bons rendements en tournesol et maïs font déborder les silos

Le | Cooperatives-negoces

Alors que la moisson des tournesols est bien avancée, voire terminée dans la plupart des régions, les OS sont satisfaits des bons résultats. En maïs aussi, les rendements s’annoncent très bons. De bonnes nouvelles qui ne cachent pas une certaine inquiétude quant au stockage de ces volumes. Dans un contexte de marché céréalier peu dynamique, on manque de place.

Les bons rendements en tournesol et maïs font déborder les silos
Les bons rendements en tournesol et maïs font déborder les silos

Depuis le démarrage des récoltes de tournesol, les échos de la plaine sont positifs, voire excellents. En Vendée, Christophe Vinet, directeur des productions végétales chez Cavac, ne cache pas sa satisfaction. « En tournesol, les résultats sont effectivement très bons. Alors qu’en zones de plaine et de bocage, ils atteignent les 30 q/ha de moyenne, ils oscillent entre 40 et 50 q/ha dans les marais. Même bilan en maïs. Les cultures ont profité de très bonnes conditions tout au long de leur cycle. En zone irriguée, des pointes à 150 q/ha ont été enregistrées. En sec, les rendements atteignent quand même 80 à 120 q/ha. »

Un manque de visibilité pour les semaines à venir

En Charente-Maritime aussi, dans la zone de collecte du négoce Isidore, « les rendements en tournesol sont exceptionnels, confie Stéphanie Bureau, directrice de l’activité céréales. La moyenne devrait dépasser les 30 q/ha avec toutefois quelques hétérogénéités selon les secteurs. En maïs, la récolte 2023 s’annonce également très prometteuse. Sur le tiers déjà récolté, nous observons un taux d’humidité un peu faible, proche de 12. Pour une meilleure conservation, mieux vaut un taux compris entre 20 et 25. Le gros soucis cette année, c’est le manque de débouchés en céréales qui impacte la logistique du stockage. Tous les silos sont pleins. Quelques affaires ont, heureusement, pu être réalisées en orges fourragères et blé mais nous manquons de visibilité pour les semaines à venir. Les acheteurs sont discrets et les prix, peu propices aux ventes à court terme. »

Faire de la place pour rentrer les animaux

En Bourgogne-Franche Comté, plus de 90 % des parcelles de tournesol sont désormais récoltées. « La moyenne régionale devrait approcher les 29 q/ha, ce qui est très bon, confirme Victoire Lefèvre, ingénieur régionale chez Terres-Inovia. Les parcelles implantées en terres profondes s’en sortent mieux que celles du plateau : 42 à 45 q/ha, contre 15 à 25 q/ha. Celles qui décrochent ont connu des problèmes d’implantation, des pertes de pieds dues aux attaques d’oiseaux en début et fin de cycle et des échecs de désherbage. »

Dans la zone de collecte du négoce Bresson, en Côte d’Or, la récolte des tournesols est, elle aussi, presque terminée. « Le rendement moyen avoisine 33 q/ha, contre 28 q/ha l’an passé, confirme Damien Racle, le PDG. Ces résultats sont supérieurs à ce que l’on attendait. Les graines sont un peu plus humides que la norme et nécessitent un passage au séchoir. La moisson, qui a débuté de bonne heure, s’est étalée dans le temps : les agriculteurs ont désormais hâte de terminer les tournesols pour bien avancer dans les maïs dont les volumes s’annoncent également au rendez-vous. Des bons tonnages qui ne sont pas sans poser quelques soucis logistiques ! On manque de place. Heureusement, nous avons pu dégager des tonnages via des contrats engagés de bonne heure mais chez certains agriculteurs qui stockent à la ferme, le problème est tout autre. Ils sont besoin de la place sous les hangars pour rentrer les animaux. »

Dans l’Est, davantage d’hétérogénéité

Dans l’Est, à la Cal, la récolte du tournesol est engagée à 50 % : celle du maïs devrait commencer d’ici à 15 jours. « Comme pour les moissons d’été, celle de tournesol affiche de grands écarts, de 15 à 40 q/ha selon les zones, explique Philippe Hance, du service céréales de la Cal (54). La moyenne se situerait aux alentours de 30 q/ha. Certains agriculteurs ont dû ressemer, 2, 3, voire 4 fois… avec un impact non négligeable sur le rendement final. À la Cal, la sole tournesol représente à peine 5 % de la surface globale. Cette collecte pèse donc peu sur la logistique mais il est vrai que les marchés céréaliers sont très calmes. Nous vendons habituellement vers le Bénélux pour l’amidonnerie et les fabricants d’aliments pour bétail mais aujourd’hui, la dynamique n’est pas là. »