Référence agro

Les comportements alimentaires, au cœur du congrès du Négoce agricole Centre-Atlantique

Le | Cooperatives-negoces

Une table ronde sur le thème « Tendances et comportements de consommateurs de plus en plus connectés », organisée par le Négoce agricole Centre-Atlantique, s’est tenue le 3 mai, à l’occasion du 35e congrès de la structure. Elle a débuté par la présentation de Bruno Hérault, chef du centre d’études et de prospective au ministère de l’Agriculture. Ce dernier a listé les évolutions de consommation ces dernières années. « Le consommateur lambda veut manger mieux, plus vite, plus sain, plus pratique, à moindre coût, à tout moment de la journée. Il existe désormais un rapport médical à l’assiette. Chacun veut savoir ce qu’il mange avec pourtant, une complète méconnaissance de la filière alimentaire et des modes de production. La cuisine d’assemblage, de réchauffage prédomine. »

La tendance du « sans »

Selon Bruno Hérault, le consommateur a oublié d’où provenaient les aliments. Ce qu’il recherche, ce sont des produits « sans » : sans gluten, sans OGM, sans ingrédients artificiels… « Chacun se construit une identité à travers ce qu’il mange. Les nouveaux aliments, ouverts sur d’autres cultures, d’autres pays, séduisent. Et pourtant, en parallèle, le local, les circuits-courts prennent de plus en plus de place dans les achats. Nous sommes dans une société du bla-bla alimentaire où le risque « manger mal » est constamment exacerbé ». Pour lui, il ne faut pas hésiter à reprendre la main sur la communication.

La blockchain, pour innover en traçabilité alimentaire

Claire Balva, présidente de Blockchain Partner et Emmanuel Delerm, directeur organisation et méthodes chez Carrefour, se sont ensuite attachés à expliquer ce qu’est la blockchain. La première, en donnant une définition générale ; le second, en prenant l’exemple concret de son application dans ses magasins. « À travers la simple lecture d’un QRCode via son smartphone, le consommateur a aujourd’hui accès à un contenu riche sur l’histoire et la provenance du produit. Une première en France, permise notamment par la collecte et le partage de données inaltérables et facilement accessibles. Un outil pour réduire l’incertitude croissante sur les conditions de production, l’origine et les soins apportés aux produits. »

Ou comment passer d’une contrainte de traçabilité à une opportunité pour rassurer le consommateur. Et Claire Balva d’ajouter : « Cette technologie permet de gérer et de transférer de la valeur de pair-à-pair, sans avoir recours à un tiers centralisateur. » Un négoce, en marge du congrès, confie : « pourquoi ne pas utiliser cet outil pour centraliser toutes les données liées aux certifications qui transitent au sein de nos entreprises ? » Autant de pistes pour que chaque négoce alimente sa propre réflexion stratégique et ainsi, définisse à plus long terme, un positionnement de son offre commerciale et de son organisation.

Le Naca en chiffres

- 120 entreprises dont 4 nouvelles en 2018 : Actisem (47), Agro Force 3 (41), Bio Crops Services (36) et Les Grains d’Aquitaine (16)

- 2000 salariés

- 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires

- 4 Mt de collecte

- 350 dépôts