Les coopératives ont aussi besoin de bras supplémentaires face au Covid-19
Le | Cooperatives-negoces
L’initiative « Des bras pour ton assiette », recueillant des candidatures de ceux souhaitant aider les agriculteurs dans leurs récoltes est un succès. Près de 230 000 se sont déjà manifestés. La plateforme chercher désormais à nouer de nouveaux partenariats, notamment avec des acteurs de l’agroalimentaire ou de la distribution, où les besoins se font aussi sentir.
Chaque année près de 200 000 saisonniers sont mobilisés dans les champs pour aider les agriculteurs à récolter leur production. Des renforts originaires pour les deux-tiers de l’étranger qui, en raison du confinement mis en place pour enrayer l’épidémie de coronavirus, manquent à l’appel. Pour palier ce manque, l’éditeur de solutions numériques Wizifarm a lancé, le 20 mars, la plateforme « Des bras pour ton assiette ». L’initiative est un succès. Près de 230 000 candidatures ont déjà été reçues. « Cela a explosé le 24 mars, après le discours du ministre de l’Agriculture, appelant à rejoindre « la grande armée de l’agriculture », indique Richard Buxant, product manager chez Wizifarm. Aujourd’hui, nous recevons encore entre 3 et 10 000 candidatures chaque jour. »
Ces propositions d’aides assurent un maillage assez dense du territoire, notamment dans le Nord de la France, les régions de saisonniers traditionnelles (Hérault, Gironde, Bouches-du-Rhône) ou l’Île-de-France. « La plateforme a été adaptée pour que les agriculteurs voient en priorité les personnes ayant déposé une candidature dans un rayon de 30 km autour d’eux », précise Richard Buxant.
Les coopératives également intéressées
5000 agriculteurs sont actuellement inscrits sur cette plateforme, l’offre d’aide y dépasse donc la demande. Dans ce cadre, les responsables de la plateforme cherchent à davantage se faire connaître des exploitations, mais également des acteurs de l’agroalimentaire ou des coopératives. Si des partenariats officiels n’ont pas encore été noués, des contacts ont été pris et, selon le président de la Coopération agricole, Dominique Chargé, des coopératives se sont déjà appuyées sur cette plateforme, ou celle lancée par le Gouvernement, pour les récoltes. « Nous avons aussi besoin de renforts pour faire face à l’absentéisme dans nos usines de transformation lié au confinement, qui est de l’ordre de 15 % », explique-t-il.
La mise en place des mesures barrières a également ralenti la cadence des opérations, rallongeant le temps de travail d’effectif déjà réduit. Face à cette situation, l’aide de personnes volontaires ne sera pas de trop. « Si les fonctions de nettoyage ou de conditionnement peuvent facilement être comblées, cela sera plus difficile pour les responsables de ligne, ce qui relève de la maintenance ou du management », explique néanmoins Dominique Chargé. Des enquêtes déployées dans les jours à venir permettra de mieux quantifier les besoins. Des discussions sont en cours avec la FNSEA pour de possibles rapprochements. « Ces initiatives pourraient peut-être trouver une dynamique dans le temps », indique par ailleurs Dominique Chargé.