Les coopératives prônent un renforcement de la solidarité entre céréaliers et éleveurs
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Alors que les cotations des céréales et des graines de soja explosent sur les marchés mondiaux et plombent les comptes d’exploitation des fabricants d’aliments et des éleveurs, Philippe Mangin, président de Coop de France, n’a pas manqué de rappeler devant la presse, le 13 septembre, que les valeurs de solidarité chères à la coopération agricole vont devoir plus que jamais être mises en avant. C’est pourquoi il s’est félicité de la création du fonds de solidarité structurel céréaliers/éleveurs proposé par l’AGPB et l’AGPM, fonds qui, selon lui, « devrait permettre aux éleveurs d’investir dans la modernisation de leurs installations ». Seul bémol : la contribution est volontaire (vraisemblablement 2 € par tonne livrée), ce qui rendra difficile l’objectif de doter le fonds à hauteur de 100 millions d’euros. Jean Pambrun
Photo : De gauche à droite, Dominique Charge, président de le FNCL, Philippe Mangin, Michel Prugue, trésorier de Coop de France et Hubert Grallet, président de Coop de France Métiers du grain.
Plan silo sur la bonne voie
Pour atténuer les impacts des évolutions des cours de matières premières pour les filières d’élevage, Coop de France continue de plaider pour « une politique de stockage avec un pilotage mondial » mais Philippe Mangin reconnaît les difficultés d’application d’une telle mesure. Sur le plan hexagonal, Hubert Grallet, président de Coop de France Métiers du grain, a indiqué que le plan silo avançait bien : « alors que son ambition est de créer 5 ?Mt de capacités de stockage supplémentaires en France sous cinq ans, nous sommes déjà à 3 Mt ». Dernière piste avancée par Coop de France pour faire face à l’envolée des matières premières telle que le soja : développer la production française de plantes riches en protéines et encourager la recherche variétale dans le domaine.
Respect de la comptabilité entre objectifs écologiques et objectifs économiques
Coop de France promet sa vigilance lors de la Conférence environnementale (14 et 15 septembre). « Il ne faut pas prendre de mesures agro-environnementales qui risqueraient de dégrader la production agricole et agro-alimentaire » a estimé Philippe Mangin, qui s’est dit rassuré par les propos du président de la République à Rennes le 11 septembre, à l’occasion du Space. François Hollande avait alors souhaité que « l’agriculture puisse produire mieux et plus ».
Le tourteau de colza, alternative au soja importé
Réagissant à l’annonce du ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, le 12 septembre, de plafonner à 7 % la part de biocarburants de première génération dans l’essence et le diesel d’ici à 2020 au lieu des 10 % prévus, Philippe Mangin a fait remarquer combien il serait dangereux de stopper trop vite leur développement. « N’oublions pas que la seule réponse offerte à l’importation de soja OGM est le tourteau de colza issu des usines de biodiesel ».
La PAC, sujet d’inquiétude
Autre sujet préoccupant pour les dirigeants de Coop de France : la future PAC. « Nous entrons dans le temps de la discussion s’agissant de la répartition des aides, explique Philippe Mangin. Cela nous inquiète. Le volet régulation semble passer pour pertes et profits ». De façon générale, Coop de France craint que la nouvelle PAC devienne une politique d’aides aux revenus plutôt qu’une politique d’orientation.