Les fibres végétales à la rencontre de leurs débouchés
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((/public/ademe_pour_ref_env_pti.JPG|ademe_pour_ref_env_pti.JPG|L))__Quel est le point commun entre un producteur de chanvre, un teilleur de lin, un industriel de l’automobile ou un chef de chantier dans le bâtiment ? Ils ont tous à voir avec le gisement que représentent les fibres végétales en France.__ Et étaient invités par l’Ademe le 20 octobre à Paris, sur le thème des « Fibres végétales, nouvelles applications pour le bâtiment, l’industrie et l’agriculture ». Près de 350 personnes étaient au rendez-vous. Des perspectives encourageantes ont été dégagées… sans que soient niés les freins qui restent à lever. Parmi ceux-ci, le fait que les filières ou entreprises, souvent très impliquées localement, ne disposent pas de la vision hexagonale qui permettrait de gagner en puissance. Or l’accès à des savoir-faire en termes de recherche et développement, de communication, de marketing suppose des moyens conséquents. La capacité à alimenter l’industrie ou le bâtiment d’une manière stable et pérenne n’est pas encore acquise pour certaines productions. Peser plus lourd, c’est aussi se donner les moyens d’accéder aux aides européennes, tel le Lead Market Initiative. C.D. %% % “'Photo : Plus de vingt experts se sont exprimés le 20 octobre à Paris, à l’initiative de l’Ademe.'” __ Le bâtiment, un marché en attente de normes__ « Il y aura neuf milliards de personnes à nourrir, mais aussi à loger », a résumé Bernard Boyeux, de l’association Construire en Chanvre. Autant dire que le potentiel de développement, particulièrement du chanvre, est considérable dans le bâtiment. Pour autant, le nombre d’ingénieurs formés à l’utilisation des bio-matériaux reste insuffisant. Et le surcoût des biomatériaux demeure un frein : une isolation à base de chanvre pour une maison de 100 m2 a ainsi été estimée à quelque 1 500 euros. « Les consommateurs sont en train de modifier leur approche », a toutefois remarqué Olivier Joreau, de Cavac-Biomatériaux, au fil des salons où il présente son isolant à base de chanvre. Les freins se situent davantage au stade du négoce ou des artisans, qui, peu familiers de ces produits, ne souhaitent pas prendre de risque. L’élaboration de règles professionnelles, qui sont déjà bien engagées, mais surtout leur reconnaissance au titre de normes constituent un levier essentiel pour la diffusion des techniques liées au bio-matériaux, puisqu’elle permettra aux maîtres d’œuvre de s’assurer dans le cadre de la garantie décennale. __De belles percées, à confirmer, dans l’industrie__ Deuxième autre débouché en développement : l’industrie à la faveur d’une sensibilité accrue de l’opinion publique aux questions d’environnement. Pour preuve l’intervention d’un représentant de PSA Peugeot Citroën, qui a engagé début octobre une communication sur les produits verts et qui ambitionne de faire passer à 20 % les matériaux verts dans ses véhicules : deux tiers de produits recyclés et un tiers de fibres naturelles. « Nous avons du mal à avancer sur l’éco-marketing », a toutefois souligne Daniel Chazelas, PDG du Grepa, une société qui s’est engagée très tôt dans l’introduction de fibre végétale dans des films plastiques destinés à la papeterie, l’ameublement ou la décoration. « La crise est pénalisante, analyse-t-il, car les clients ne veulent pas prendre de risques. Ils restent sur des valeurs sûres. » __ACV : une question clé__ L’Ademe est vigilante sur la question : l’analyse du cycle de vie doit être conforme aux espérances de développement de ces filières. La deuxième vie des produits, une fois recyclés, l’évaluation du stockage carbone dans la construction sont des éléments essentiels qui font l’objet d’analyse.