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Les jeunes, moteurs nécessaires à la coopération

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Place aux jeunes ? En tout cas place au renouvellement bienveillant. Si le fil rouge du congrès de COOP DE FRANCE qui s’est tenu le 18 décembre à Paris était de redonner un nouveau souffle avec une identité renforcée autour l’engagement collectif pour l’avenir de chacun, les jeunes sont au cœur de cette dynamique. Un chiffre à retenir : 800 000 jeunes sont dans les coopératives et leurs filiales. Et un enjeu : un agriculteur sur deux prendra sa retraite dans dix ans ! Même ratio pour ceux qui ont des responsabilités.

« Il est important qu’on se structure tous ensemble, chacun dans son domaine, a averti Samuel Vandaele, président des Jeunes agriculteurs. Avec un mot d’ordre : « Ouvrons-nous plus au monde. » La coopération est-elle attractive pour cette nouvelle génération ? Peut-elle susciter des vocations, répondre aux attentes de ces jeunes, qui font avant tout leur métier par passion ? Anne-Sophie Delassus a choisi la coopération par conviction et non par tradition. Élue à la coopérative Sodiaal, elle produit du Beaufort. Le soutien lors de l’installation, le lien social, l’assurance de commercialiser son lait constituent, pour elle, une vraie valeur ajoutée : « Être là en cas de crise, avoir un lieu d’échange, avoir des aides financières », liste-t-elle. Elle recherche un partenaire économique performant, avec un prix et un service.

Coopérateurs avant tout par choix pour les trois-quarts

Ces valeurs et attentes se confirment dans les structures. Dans une enquête réalisée par Coop de France auprès de 300 jeunes en 2019, 70 % se disent fiers d’être coopérateurs. 75 % de ceux qui livrent à leur coopérative ont choisi ce partenaire par eux-mêmes. 78 % des nouveaux attendent une aide au pilotage technico-économique de leur exploitation, 76 % des aides financières. Néanmoins, seulement 40 % des interviewés déclarent avoir été accompagnés au moment de l’installation. « Un vrai problème de fond. Le travail d’accompagnement doit être plus visible », a indiqué Dominique Chargé, président de Coop de France. La pédagogie sur le mode de fonctionnement des coopératives est aussi à améliorer.

Monter en compétence aussi chez les salariés

« Ce manque de visibilité s’applique du côté du recrutement de salariés », a souligné Benjamin Latte, DRH de La Dauphinoise, se rappelant avoir reçu des candidats vivant non loin de dépôts de la coopérative et qui n’avaient pas fait le lien. À noter que le recrutement est toujours en tension malgré une offre plurielle. L’enjeu de la montée en puissance des compétences va de pair avec celui de la compétitivité. « Nous intégrons tout. La diversité de nos métiers est exceptionnelle. Il faut savoir créer toutes les bonnes conditions, permettre une bonne cohabitation entre ceux issus du monde rural et les profils qui amènent de nouvelles compétences », conseille Benjamin Latte. Les points clés : reconnaissance, rémunération, management.