Les unions de collecte s’adaptent à cette campagne atypique
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La collecte 2016 restera une année noire pour les agriculteurs et plus largement, pour tous les métiers de la collecte. Moins de volumes au champ, c’est aussi des tonnes en moins à travailler, à transporter et à vendre. L’urgence est de réduire les charges. Pour beaucoup, une réorganisation du temps de travail s’est déjà mise en place.
« 30 % de volumes à manipuler en moins cette année, c’est effectivement moins de travail au quotidien pour les équipes exécution et logistique, constate Jean-Sébastien Loyer, directeur opérationnel de Terris Union. Certaines coopératives de l’union ont mis en place un chômage partiel : nous avons opté pour la même solution. Nous avons acté 1 à 1,5 mois de travail en moins sur la période allant du 15 décembre au 15 juin. La logique n’est pas tout à fait la même pour les équipes achat et vente. Même s’il y a moins d’affaires, il y en a quand même ! Nous devons assurer une présence pour répondre aux attentes des agriculteurs et des clients ». Chez Axéréal, un accord a été trouvé pour précisément, éviter le chômage technique. « Les représentants du personnel ont décidé d’étaler le temps de travail, et de congès, sur deux ans afin de prendre davantage de vacances cette année, explique Thierry Renard, en charge de la communication. Cela demande un effort de tous sur l’organisation du temps de travail ». Axéréal et sa filiale Granit Négoce limiteront également le recrutement au strict nécessaire. Objectif pour tous : réduire les charges.
L’export se réduira à une peau de chagrin
Cette campagne atypique implique aussi une réorientation des marchés. « En temps normal : 25 à 30 % de nos volumes partent pour le marché intérieur de la meunerie, précise Jean-Sébastien Loyer. Cette année, ce sera 45 à 50 % des 0,9 Mt collectées. Les volumes à destination de l’alimentation animale augmentent également. Comme en 2014, nous avons perdu des clients à l’export, au Maroc et en Afrique Noire notamment, qui sont allés s’approvisionner en Russie et en mer Noire. Avec des qualités satisfaisantes et des prix souvent en deçà des nôtres ! » A terme, le risque pour la ferme France est de perdre définitivement certains marchés. Cérévia aussi a dû s’adapter à cette campagne atypique. « Nous avons renégocié les contrats passés avec nos clients, faute de volume, et revu à la baisse nos moyens logistiques, précise Laurent Vittoz, le directeur. Cette année, deux fois moins de bateaux circulent en direction de Fos-sur-mer. La catastrophe de la récolte en maïs sur notre secteur et les mauvais rendements en blé pèsent sur les volumes à transporter. Nous sommes passés de 4 Mt à 2,9 Mt, et ce, malgré l'arrivée cet été d'INTERVAL au sein de l'Union. Nous privilégions nos clients habituels et fidèles, sur le marché intérieur comme au-delà de nos frontières, et délaissons les acheteurs plus opportunistes. Toutefois, l'export devrait se réduire à une peau de chagrin cette année. »