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LFDay 2022 - Start-up et OS bâtissent une synergie autour des enjeux environnementaux

Le | Cooperatives-negoces

Les représentants de coopératives et de négoces étaient présents dans les allées, et dans les ateliers du LFDay, le 14 juin. Le signe clair d’une collaboration de plus en plus solide entre les OS et les start-up de l’AgTech.

Les OS ont répondu présent lors de la sixième édition du LFDay. - © D.R.
Les OS ont répondu présent lors de la sixième édition du LFDay. - © D.R.

La sixième édition du LFDay, organisée par l’association la Ferme digitale le 14 juin à Paris, a été marquée par l’intégration d’un certain nombre de distributeurs. Et pas uniquement parmi les participants. Plusieurs conférences et ateliers ont permis à des coopératives de prendre la parole, sur des sujets aussi divers que la cyber-sécurité, l’adoption de l’innovation par les agriculteurs ou les formes de partenariats entre grands groupes et start-up. L’intervention de Thierry Blandinières, directeur général d’InVivo, est un autre signal.

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LFDay 2022 - Start-up et OS bâtissent une synergie autour des enjeux environnementaux - © D.R.
LFDay 2022 - Start-up et OS bâtissent une synergie autour des enjeux environnementaux - © D.R.

Clément Le Fournis, co-fondateur de la Ferme digitale, constate et se réjouit des synergies créées avec les distributeurs agricoles.[/caption]

Au LFDay, une place grandissante pour l’enjeu durable

La complémentarité entre start-up et distributeurs est de plus en plus évidente, ce qui n’a pas toujours été le cas. « Lors des premières éditions du LFDay, les seuls représentants d’OS présents étaient ceux que l’on connaissait personnellement, précise l’un des fondateurs de la Ferme digitale, Clément Le Fournis, à Référence agro, après avoir discuté de longues minutes avec un responsable de la coopérative Axéréal. Aujourd’hui, ils sont beaucoup plus nombreux. » Selon lui, un enjeu cristallise particulièrement les collaborations : l’environnement. « Entre 2015 et 2018, l’alpha et l’oméga de nos évènements étaient les questions de propriété de la donnée, rappelle-t-il. Aujourd’hui, avec la montée en puissance des attentes sociétales, en particulier celles liées au climat, la dynamique de la Ferme digitale et du LFDay s’inscrit clairement dans la problématique de la durabilité. »

Après la méfiance et l’acceptation, la collaboration !

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LFDay 2022 - Start-up et OS bâtissent une synergie autour des enjeux environnementaux - © D.R.
LFDay 2022 - Start-up et OS bâtissent une synergie autour des enjeux environnementaux - © D.R.

Sandrine Grosbois, responsable start-up, et Patrice Breuil, directeur de l’innovation, revendiquent les liens historiques d’Agrial avec les PME de l’AgTech.[/caption]

Ce calendrier correspond avec la construction progressive de passerelles avec le monde des OS. Les rapports n’ont pas toujours été au beau fixe, témoigne Clément Le Fournis, qui est aussi le fondateur d’Agriconomie. « Nous n’avons jamais connu de véritable tension, mais l’émergence des start-up a pu être perçue comme une concurrence sur certains des services historiques des OS, précise-t-il. Cette méfiance a duré deux ou trois ans, avant une phase d’acceptation de notre présence sur le marché. On entre dans une troisième étape, la collaboration active, et c’est tant mieux. »

Start-up et OS, deux cultures à concilier

Sandrine Grosbois ne dira pas le contraire. Depuis huit mois, elle est responsable innovation, startups et intrapreneuriat pour Agrial. Veiller l’activité des start-up, c’est son métier. « La complémentarité peut être évidente, mais elle n’est pas systématique, affirme-t-elle. Il suffit parfois d’une demi-heure pour se rendre compte de l’inadéquation avec une start-up, mais dans certains cas il faut six mois de réunions pour le constater. Pour les start-up qui avancent très vite, l’inertie d’un grand groupe peut être difficile à accepter. Il faut prendre son temps, malgré tout. » Elle prône un nombre limité de collaborations, mais bien structurées. Son collègue Patrice Breuil est directeur de l’innovation. Selon lui, le lien avec les start-up est une culture d’entreprise chez Agrial : « Cela fait dix ans que l’on suit cette logique. Nous avons même dans l’idée d’accompagner nos collaborateurs souhaitant se lancer dans cette voie. »

Encore des OPA à aller chercher pour les start-up

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LFDay 2022 - Start-up et OS bâtissent une synergie autour des enjeux environnementaux - © D.R.
LFDay 2022 - Start-up et OS bâtissent une synergie autour des enjeux environnementaux - © D.R.

Pour Guillaume Gasc, responsable de l’innovation chez Eureden, start-up et coopératives ont des cultures très différentes, qui peuvent demander du temps à concilier.[/caption]

Chacun à son rythme, les OS se fondent dans l’écosystème AgTech et réciproquement. Par exemple, Eureden ne revendique pas dix années d’ancienneté en la matière. Son directeur innovation, Guillaume Gasc, témoigne : « Avec les start-up, on ne s’est jamais regardé en chien de faïence, mais nous avons des ADN très différents, il faut du temps pour s’adapter. Aujourd’hui, Eureden est partie prenante de deux Villages by CA, du fond d’investissement West Web Valley, qui accompagnent des PME. Nous avons aussi monté nos propres partenariats bilatéraux en direct avec certaines start-up. »

Si les OS et les start-up semblent désormais clairement prêtes à collaborer activement, tous les types d’organisations professionnelles agricoles n’en sont pas encore là. Dans les allées du LFDay, les syndicats, les chambres d’agriculture, interprofessions ou instituts techniques sont absents, ou presque. « Les synergies se créent progressivement, commente Clément Le Fournis. Nous avons certainement beaucoup à nous apporter mutuellement. Peut-être qu’il est plus facile d’entrer en contact avec ces organisations sur le terrain, alors qu’un événement comme le LFDay reste assez centralisé. »