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Lien BSV-bulletins techniques : Midi-Pyrénées mène l’enquête

Le | Cooperatives-negoces

Élaborés sous l’égide des Chambres régionales d’agriculture, les bulletins de santé du végétal (BSV) offrent une analyse de risque épidémiologique précise et périodique sur les bio-agresseurs des cultures. Ils constituent le point d’ancrage de l’axe 5 du plan Ecophyto consacré à l’épidémiosurveillance. Une fois édités, comment sont-ils repris par les bulletins techniques des prescripteurs ou conseillers ? Répondent-ils à leurs besoins ? La région Midi-Pyrénées a mené l’enquête, sous l’impulsion de son animateur Ecophyto, Pierre Goulard, rattaché à la Chambre d’agriculture. « Nous avons voulu évaluer le recours à l’analyse de risque portée par chaque BSV dans les bulletins d’alerte hebdomadaires des  organismes de conseil. » Pour Pierre Goulard, les choses sont claires : il n’est pas question de contrôler, mais bien de s’engager dans une démarche  d’amélioration continue du processus d’élaboration du BSV. Les moyens déployés par les nombreux partenaires du dispositif (coopératives, négoces, chambres d’agriculture, instituts techniques, Fredon, …) en amont des BSV autant dans l’observation des parcelles que pour la synthèse et la rédaction méritent que l’on en tire le maximum de bénéfice. En Midi-Pyrénées, un comité composé d’un représentant des instituts, des coopératives, de la Chambre régionale et de la Draaf valide le BSV avant sa diffusion. Un moment important, où chacun peut faire remonter les remarques complémentaires des techniciens des différents organismes. Les organismes de conseil, parties prenantes de l’enquête L’enquête est lancée dès 2011 à partir d’une grille d’évaluation bâtie avec les représentants de Coop de France, de la Fédération du négoce agricole et la Chambre régionale d’agriculture. Une cinquantaine de bulletins techniques remontent la première année, puis 200 en grandes cultures, vigne et arboriculture en 2012. Une nouvelle enquête est lancée en 2014. « 84 % des bulletins techniques analysés font référence au BSV et renvoient vers les sites de téléchargement, deux organismes renvoient vers leur propre extranet. Sur le fond, nous observons que,dans la grande majorité des cas, le conseil est en cohérence avec l’analyse de risque des BSV : plus de 80 % des bulletins techniques analysés formulent un conseil s’appuyant sur une analyse de risque conforme à celle du BSV, et, chose importante, que le bulletin incite à traiter ou bien à ne pas traiter.  » Dans une proportion identique, ils mentionnent les seuils de nuisibilité indiqués dans le BSV avant la préconisation. Principale piste de travail de cette première analyse ? « Pour les céréales à paille, la segmentation géographique de l’analyse de risque dans le BSV n’est pas suffisante  pour refléter les différents bassins de production de notre  territoire régional. Nous allons améliorer le positionnement de nos dispositifs d’observations isorisques  (comprenant en un même lieu l’implantation de variétés de sensibilités aux maladies différentes, avec des dates de semis différentes) et travailler à une meilleure restitution de ces résultats dans le BSV », répond Pierre Goulard.  Le problème n’existe pas pour le BSV Vigne, d’emblée segmenté en six territoires, même si cette organisation est plus coûteuse. L’expérience est globalement concluante. Elle contribue à une meilleure circulation de l’information et s’inscrit dans une dynamique d’amélioration continue. Elle pourrait d’ailleurs essaimer dans d’autres régions…