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Limagrain ambitionne de devenir leader mondial en blé

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Acquisition de BSF, Genesis, Arcadia, Trio et Trigen, sociétés de recherche en blé aux Etats-Unis, création de la Joint Venture Limagrain Cereal Seeds, accords avec des universités américaines, embauche de grands sélectionneurs, le tout sur la seule année 2010… « Nous avons pris tout le monde de vitesse pour construire cette stratégie », a résumé fin décembre Daniel Chéron, directeur général du groupe Limagrain, lors d’une conférence de presse. Avec un objectif clair : « devenir sur le long terme le leader mondial du blé ». Le défi alimentaire passe, a-t-il développé, par une progression des rendements : défi qui devra s’appuyer sur les biotechnologies. C.D.

Photo : Daniel Chéron, directeur général du groupe Limagrain.

Il situe, avec prudence, le basculement des OGM dans l’Union européenne en 2015-2020, l’arrivée du blé OGM vers 2020 (composée de trois génomes, cette espèce est particulièrement difficile à décrypter) et estime qu’il sera plus difficile de stabiliser des blés hybrides que des OGM, pour une question essentiellement de coût de production. La place sur le marché mondial est en tout cas à prendre, pour une culture dont les rendements stagnent, contrairement à ceux du maïs (lequel bénéficie, il est vrai, de quelque 10 fois plus de budget recherche). Deux axes sont particulièrement travaillés : l’efficience de l’azote, avec l’américain Arcadia et la tolérance à la sécheresse, avec l’israélien Evogène.

Le budget recherche a absorbé, toutes cultures confondues, 141 millions d’euros sur la campagne 2009-2010 (plus 17 M€ en un an), soit 14 % du chiffre d’affaires professionnel. Un effort dopé par les 150 M€ alloués par le Fonds stratégique d’investissements en mars 2010. Ces fonds concernent les deux activités principales du groupe, grandes cultures (39 % du CA, + 4,5 %) et potagères (33 % du CA, + 10 %). Suit la panification : 13 % du CA, + 8 %. Les produits de jardin, en phase de désinvestissement, affichent eux un recul de 4 %, à 88 M€.

Les racines du groupe se sont étendues en Limagne, avec la formalisation de l’entrée de Domagri et Maïcentre au sein d’une nouvelle entité nommée Limagrain Agro Production le 1er janvier 2010. Aux 600 adhérents Limagrain sont venus s’ajouter 2000 adhérents de Domagri (voir nos précédentes lettres).

Les chiffres clés

Chiffre d’affaires au 30 juin 2010 : 1,349 milliard d’euros (+ 9,4 %, répartis à parité entre croissance interne et externe)

Semences de grandes cultures : 516 M€ (+4,5 %)

Semences potagères, 454 M€ (+ 9 %) et produits jardins, 88 M€ (-0,3 %) :

Produits céréaliers : 230 M€ dont panification, 173 M€ (+ 8 %) et ingrédients céréaliers, 59 M€ (- 2 %).

Limagrain agro-productions : 57 M€.

Résultats : opérationnel, 108 M€ (- 7,7 %) ; net, 69 M€ (+ 19 %).

Capitaux propres, 927 M€ (+ 50 %) et endettement, 539 M€ (- 15 %) : deux évolutions dues à l’entrée dans le capital de Limagrain Holding de FSI à hauteur de 13 %, avec 150 M€, auxquels s’ajoutent 50 M€ levés sur les marchés.