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Limagrain : petite coop mais grand groupe international

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La coopérative ne pesant que pour 4 % du chiffre d’affaires groupe, Limagrain confirme sa singularité dans le paysage de la distribution française. « Nous sommes une petite coopérative, et un groupe international », affirme Pascal Viguier, en introduction d’une conférence de presse à Paris le 14 janvier. C’est aussi pour cela, qu’à contrario d’une majorité de coopératives ou de négoces, Limagrain s’inquiète moins de l’avenir de la séparation du conseil et de la vente.

La vente de phytos n’est pas un priorité

« Chez Limagrain, nous ne sommes pas les plus concernés. Nous ne sommes pas dépendants de la vente de produits phytosanitaires pour la survie de la coopérative », estime Damien Bourgarel, directeur général de Limagrain. La vente de produits phytosanitaires ne représente que « quelques millions d’euros, moins de dix », sur les 160 M€ de chiffre d’affaires de la coopérative et les 1,88 Md€ que génère le groupe. « Nous devrons trouver un équilibre dans un nouveau modèle économique car il y aura forcément des restructurations puisqu’une activité ne sera plus assurée par la coopérative », explique le directeur.

Légumineuses, les graines à creuser

Le groupe privilégie le conseil pour ses filières tracées. Dans cette dynamique, la coopérative auvergnate expérimentera cette année la culture de légumineuses à destination de l’alimentation humaine pour offrir à ses agriculteurs des voies de diversification. La coopérative devrait emblaver en 2020 environ 1000 ha. Pois, haricot, lentille, féverole, l’heure est à l’expérimentation avec pour ambition de commercialiser des produits finis en 2021. Deux personnes sont dédiées à cette mission et travaillent avec des chefs à l’élaboration de recettes. « Nous allons d’abord vendre auprès de négociants, mais à long terme, nous souhaitons structurer une filière. Il y aura surement une usine, mais c’est encore un peu tôt pour se projeter », explique le président Pascal Viguier. Limagrain mise sur un positionnement de niche à valeur ajoutée comme ce qu’elle a développé en céréales avec le maïs semoulier ou le blé améliorant. Cette dernière servira notamment de référence de rentabilité pour poursuivre ou non le développement des légumineuses.

L’opportunité des OGM chinois avec Syngenta

Côté semences, le semencier tourne notamment son regard vers l’Asie, zone pour laquelle il vise 5 à 10 % de part de marché. Fin décembre, la Chine a autorisé l’usage de deux traits OGM d’instituts chinois. Or, en 2015 Limagrain a négocié pour 20 ans l’accès à plusieurs traits OGM de chez Syngenta… désormais sous pavillon chinois. « Avec cette autorisation, nous pouvons espérer que suivront des accords pour les traits de Syngenta », indique Damien Bourgarel. Le groupe a également développé des programmes de sélection classique dans le pays.

Limagrain en chiffres
- CA groupe : 1,88 Md€
- CA Coop : 160 M€, dont 70 % liés aux filiales du groupe