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Limagrain poursuit son internationalisation

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« Nous sommes une petite coopérative, adossée à un grand groupe », rappelait Pascal Viguier, président de Limagrain, en préambule de la réunion annuelle que tenait le groupe jeudi 31 janvier sur Paris. Sur l’exercice 2017/2018, la coopérative ne représente que 165 M€ des 2,5 Mrds€ de chiffre d’affaires du groupe. Sur cette activité, encore la moitié est réalisée en Europe, mais Limagrain compte bien renforcer sa présence hors du vieux continent, par le biais de son activité semences notamment, « notre cœur de métier », souligne le président.

Limagrain a racheté en fin d’année deux entreprises semencières au Brésil et en Argentine, Géneze et Sursem. Le semencier vise 7 % de part de marché sur ces deux pays.

Innovation en semences et agriculture numérique

Comme beaucoup de semenciers, Limagrain investit une part importante de son chiffre d’affaires en R&D, de l’ordre de 14 %. « A l’horizon 2020, nous devrions commercialiser une variété de carotte résistante aux nématodes », souligne Damien Bourgarel, directeur général du groupe Limagrain. Le groupe veut conserver sa position de pure-player semencier. « Les agriculteurs ne veulent pas être liés à une offre semences/phytos », considère le dirigeant. En revanche, Limagrain ne ferme pas la porte aux services et à l’agriculture numérique. Une équipe d’une dizaine de personnes, interne à Limagrain, travaille actuellement sur un projet en Ukraine pour développer une offre de services accompagnant les semences de maïs.

Recherche de nouveaux débouchés pour les adhérents

Même si l’international constitue le relai de croissance du groupe, Limagrain ne délaisse pas pour autant les agriculteurs français de son bassin historique, pour lesquels, le groupe cherche constamment de nouvelles sources de valeur ajoutée. « Nous menons un projet pilote de production d’insectes à destination de l’alimentation des poisons sur deux exploitations de nos adhérents. Cela s’inscrit dans notre réflexion de nouveaux débouchés générateurs de revenus pour nos agriculteurs », explique Pascal Viguier.

Inquiétude autour du statut coopératif

Le tandem président/directeur a aussi exprimé ses inquiétudes sur l’ordonnance en cours d’élaboration relative au statut des coopératives. « Si l’ordonnance est validée, on ouvre la porte à un démantèlement du statut coopératif qui pourrait avoir un impact à moyen terme sur les exploitation agricoles », estime Pascal Viguier. Et de poursuivre : « Si on passe à un modèle privé, les agriculteurs avec le moins de capital auront moins de poids, alors qu’une coopérative, c’est un homme, un voix. »

Limagrain en chiffres sur 2017/2018

- CA coopérative : 165M€

- CA groupe : 2,5 Mrd€, dont la moitié en Europe

- Collecte : 220 000 tonnes

- 2000 adhérents