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L’innovation, au cœur de Betteravenir

Le | Cooperatives-negoces

Près de 12 000 visiteurs ont sillonné les allées de la sixième édition du salon Betteravenir qui s'est déroulé les 26 et 27 octobre à Moyvilliers (60). Sur les stands de 173 exposants, les innovations techniques étaient nombreuses, qu'il s'agisse de produits ou d'outils de conseil. Toutes répondaient au même objectif : augmenter la productivité de la filière pour écraser les coûts fixes des producteurs et des industriels français pour réussir le pari de l'après-quota en 2017. Il faudra alors compter avec les concurrents étrangers.


« Tous les ans, la productivité progresse de 1,5 % et on ne voit pour l'instant aucune limite », s'enthousiasme, Vincent Laudinat (photo), directeur de l'ITB. Les projets multi-partenaires comme Aker, développé depuis 2012, visent à accélérer l'identification de variétés produisant de meilleurs rendements tout en préservant les teneurs en sucre. L'objectif est ambitieux : sélectionner les variétés capables de produire 100 t/ha en 2020 et 120 t/h en 2025. La santé des plantes constitue aussi un enjeu clé en matière de sélection variétale.

« Les premières variétés tolérantes aux herbicides ont été déposées au CTPS en 2016 et cela marque une réelle innovation dans le secteur, se félicite Sophie Lejealle, directrice technique de la sélection betteraves de l'UFS (photo). Toutefois, cette avancée pourrait être handicapée par les discussions autour des nouvelles techniques de sélection si certaines venaient à être considérées comme des techniques OGM. »


 

Des OAD pour optimiser les traitements

Cristal Union présentait un OAD destiné à évaluer les risques de cercosporiose et conseiller  la date de traitement. L'OAD repose sur les prévisions fournies par Météo France ainsi que les données collectées par les stations météo et des capteurs mesurant le mouillage des feuilles. Ce sont ces derniers qui confèrent la précision au modèle. « Lorsque la pression est très forte, il est  souvent déjà trop tard une fois les symptômes apparus, souligne Hervé Mariat du service agronomique de Cristal Union. Vues les pertes de rendement possible, on ne peut pas se permettre de manquer de précision. »

Seul frein à son développement auprès des agriculteurs : l'absence pour l'instant de capteurs connectés et sans fil.


Allonger les cycles de ramassage

Afin d'allonger les campagnes de ramassage, Tereos a lancé lors du salon un OAD pour accompagner les agriculteurs à planifier leurs chantiers d'arrachage. En fonction de la météo et des impératifs. « Raisonner la date de récolte est le premier paramètre pour optimiser le rendement et la qualité de la récolte », estime Jean-Michel Chassine (photo), responsable du service agronomique de Tereos. Le groupe coopératif compte allonger la campagne de 115 à 130 jours, et va augmenter ses surfaces de 20 % pour la prochaine campagne.

Arysta présentait pour la première fois Cléolia, un outil d'aide à la préconisation de cléthodime à destination des technico-commerciaux. « Il s'agit de la première application dédiée à une molécule et non pas à une problématique, et la cléthodime représente 80 % du marché des anti-graminées foliaires », explique Johan Rigaud (photo), chef de marché protection en grandes cultures chez Arysta LifeScience. Il suffit de renseigner cinq critères : culture et stade de culture, graminées présentes, leur stade de développement et pression d'infestation.

Le groupe compte par ailleurs étendre le système de traçabilité S-trace à sa gamme biostimulant dès janvier 2017 afin d'uniformiser le suivi des produits pour les distributeurs.


Des solutions stimulantes pour les rendements

« Contrairement aux céréales, les agriculteurs ne feront surement pas d'impasse cette année sur les betteraves en engrais de fond, car c'est une culture très exigeante  », témoigne Arnaud Petit, technico-commercial chez Agora. Seule crainte, le choix de solutions moins techniques. Pour accompagner ses distributeurs, PRP Solutions propose de les aider dans la création de produits associant engrais et biostimulants. C'est le cas de la marque Terastim, marque développée en collaboration avec le négoce Ternoveo et mise en avant lors du salon (voir notre actu dans cette lettre).