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Lucie Martin, FC2A : « le métier de conseiller évolue considérablement »

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Agro-écologie, réduction du nombre de molécules, biocontrôle, OAD… Face à ces évolutions, les distributeurs ajustent leur stratégie de recrutement et de formation pour répondre aux attentes des agriculteurs et du marché. En première ligne, les équipes terrain. Les conseillers et technico-commerciaux voient leur métier se transformer. Entretien avec Lucie Martin, responsable emploi et formation au sein de la FC2A.

Référence-appro : Quels sont les métiers qui évoluent le plus dans la distribution ?

Lucie Martin : Le conseiller agronomique préconisateur, qui assure un rôle clé chez les distributeurs, est celui dont le métier évolue le plus. Entre le développement de l'agriculture biologique, l'apparition de nouveaux modes de production et de protection des plantes, l'introduction du numérique et du digital et ce, aussi bien en productions végétales qu'animales, les hommes de terrain se trouvent en prise directe avec ces changements.


Référence-appro : Dans le cadre d'un recrutement, quels atouts recherchez-vous chez un TC ?

L.M. : De manière générale, nous recherchons plus de compétences. Il y a une vingtaine d'années, nous avions besoin d'un bon agronome comme technico, très pointu sur les molécules et les mélanges possibles entre produits phytosanitaires. Puis les choix se sont orientés vers des profils plus environnementaux, formés aux politiques et à la réglementation. Aujourd'hui, les conseillers doivent être compétents sur l'ensemble de ces sujets et en mesure de répondre à des agriculteurs mieux formés et informés. Sur le plan économique, les risques encourus par l'exploitant sont plus grands que par le passé, les équipes terrain n'ont pas le droit à l'erreur.


Référence-appro : Quelle place accordez-vous au digital et au numérique ?

L.M. : Les négoces sont dans l'ensemble trop petits pour créer un poste uniquement dédié à ces thèmes. Ils peuvent néanmoins confier certains de ces projets à l'un ou l'autre de leurs collaborateurs, soit en poste d'entrée dans une équipe technique via le développement de services en lien avec les OAD, par exemple, soit en projet transversal à temps partiel. Ces dossiers peuvent être aussi portés par les réseaux économiques.


Référence-appro : La crise de 2016 affecte-t-elle le recrutement ?

L.M. : A court terme, les entreprises ont ralenti leurs embauches. Mais elles savent aussi qu'elles doivent renouveler leurs effectifs et investir dans la formation, notamment en alternance, pour suivre les évolutions de notre secteur. La nouvelle génération issue de BTS, licences et écoles d'ingénieur possède cette capacité à piloter des projets, réagir vite, et introduire les innovations et numérique dans nos structures.

Référence-appro : Les évolutions de l'agriculture influencent-elles aussi les métiers de la collecte ?

L.M. : Oui. Tout comme les conseillers agronomiques préconisateurs, les agents de silo et les responsables de dépôt ont vu s'accroître les exigences relatives à leurs métiers au fil des années. Leurs missions s'étendent avec la traçabilité des produits, la conservation et le stockage des grains, le respect des mesures de sécurité relatives aux produits phytosanitaires. Ces postes situés en zone rurale éloignée des métropoles sont quelquefois difficiles à pourvoir.