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L’union Maïsadour-Terres du Sud, marqueur d’une ample restructuration régionale

Le | Cooperatives-negoces

Après l'annonce, place à l'action. Maïsadour et Terres du Sud se donnent jusqu'en avril pour bâtir les fondations de leur union. Un rapprochement qui pourrait redessiner la cartographie des coopératives à l'échelle régionale. Le principe est acté : créer une union de coopératives, ouverte à d'autres partenaires. Reste à définir lesquels, pour quels métiers, sous quel statut. Au vu des alliances existantes déjà entre ces deux entreprises et leurs voisines, les candidats potentiels sont nombreux. Mais rien ne presse. L'objectif est de présenter un projet solide aux adhérents de Terres du Sud et de Maïsadour en fin d'année, lors des assemblées générales. Restera ensuite à désigner l'équipe de direction et à trouver un nom à cette nouvelle union. 

Le 16 janvier, Maïsadour et Terres du Sud ont présenté leur projet pour l'année à venir. S'unir pour devenir le pôle coopératif leader du Sud-Ouest. Avec 2,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires (1,46 Md pour Maïsadour et 641 M€ pour Terres du Sud), cette union détrônerait Euralis (1,43 Md €) et Lur Berri (1,146 Mds €). « Pour l'heure, pas question de fusion, précise Michel Prugue, le président de Maïsadour. L'ADN de base de nos entreprises, c'est la proximité adhérent. Chaque groupe continuera à tenir son territoire ». 

Développer des synergies, en céréales notamment

L'idée est d'aller plus loin que les nombreuses alliances réunissant déjà les deux partenaires sur certains métiers : l'achat de phytos et de semences au sein de Convergence, l'achat d'engrais via AXSO, DiétaPlus pour la production de prémix ou encore Innoval ou Soja Presse. « Sans la création de cette union, il nous est impossible de développer de nouvelles synergies autour de la vente des céréales, des volailles, des palmipèdes gras, des Gamm Vert ou de la production de semences, car nous sommes concurrents, précise Dominique Cechia, directeur général de Terres du Sud. Désormais, nous pourrons le faire pour être plus forts sur nos marchés, notamment à l'international. Et demain, si d'autres coopératives veulent nous rejoindre, pour une activité bien précise ou davantage, la porte est ouverte ». Et Michel Prugue, d'ajouter : « nous n'avons pas le droit de préjuger de ce que feront les autres coopératives de la région mais en revanche, nous pouvons espérer bâtir de nouveaux liens si ceux-ci ont du sens. » 

Vivadour, Euralis… et d'autres candidats potentiels

Parmi les candidats potentiels :  Vivadour avec qui Maïsadour possède déjà 14 sociétés en commun ; Euralis qui travaille avec Maïsadour en légumes, volailles, engrais et avec laquelle ils effectuent une réciprocité de la collecte ; mais aussi les coopératives du Gers déjà à leur côté pour l'achat d'engrais au sein d'Axso ; et pourquoi pas celles de Charente ou de Charente-Maritime qui font désormais partie de la même grande région Nouvelle-Aquitaine ? Quant à se tourner plus à l'Est sur le territoire d'Arterris, les chances semblent plus faibles même si ces coopératives font déjà partie de la même union d'appro Convergence. D'autant que lorsqu'il s'agit de retrouver de la compétitivité à l'international sur des marchés bien précis, travailler à plusieurs pour structurer une démarche reste une solution à envisager.

Nouveau nom, nouvelle direction

Alors que les conseils d'administration ont validé le projet le 12 janvier, les deux structures attendent désormais l'accord de l'autorité de la concurrence. Philippe Carré, l'actuel directeur adjoint de Maïsadour, a été chargé de mener à bien ce projet. A terme, entre 8 et 10 membres de chaque coopérative constitueront le conseil d'administration de l'union, à laquelle il faudra trouver un nom. Certains services seront réorganisés pour travailler en transversal, comme les ressources humaines ou le service informatique. Pour le reste des équipes, aucune restructuration de personnel n'est envisagée : les territoires des deux structures ne se superposant pas. « Les deux actuels directeurs pourraient, dans un délai assez rapide, faire valoir leur droit à la retraire, précise Michel Prugue. Une nouvelle équipe de direction devrait donc être désignée ». 

En chiffres :

  • L'union Maïsadour-Terres du Sud pèserait 2,1 milliards d'euros de chiffres d'affaires, pour 14000 adhérents et 7500 salariés.

  • Terres du Sud est présent en Gironde, Lot-et-Garonne et Dordogne

  • Maïsadour est bien ancré dans les Landes et dans les Pyrénées-Atlantiques.

Photo : Michel Prugue et Patrick Grizou, présidents de Maïsadour et Terres du Sud.