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Maïsadour (40) : rebondir après un exercice douloureux

Le | Cooperatives-negoces

Sur l'exercice 2015-2016, Maïsadour enregistre une perte nette de 20 millions d'euros. Un exercice difficile marqué notamment par la crise aviaire. Thierry Zurcher, le directeur général du groupe, reste toutefois confiant pour les mois à venir. Il nous explique pourquoi.


L'assemblée générale du 6 décembre a été l'occasion de revenir sur les faits marquants de l'exercice passé. Quels sont les points à retenir ?

La crise aviaire est sans conteste l'actualité qui a le plus marqué l'exercice passé. Dans le groupe, tous les maillons de la chaine ont été touchés : de la génétique à la commercialisation en passant par l'accouvage, la production et la nutrition animale sans oublier les abattoirs et le conditionnement. Nous avons produit 2 millions de canards en moins. L'impact sur le résultat net est très douloureux puisque celui-ci recule à moins 20 M€. Autres inquiétudes évoquées : la dévaluation des monnaies dans les pays de l'Est qui pèse sur l'activité semences et les difficultés financières du groupe espagnol Abengoa, partenaire majoritaire de l'usine de Lacq où nous livrons, avec d'autres OS du Sud-Ouest, chaque année 0,5 Mt de maïs pour fabriquer de l'éthanol. L'usine est à vendre et nous restons très attentifs à ce que le futur repreneur préserve notre contrat. Face à cette incertitude, nous avons provisionné 3 M€.


Et malgré tout, vous restez confiant dans l'avenir. Pourquoi ?

Car la crise aviaire est derrière nous et que certaines activités se portent bien. A l'image des productions végétales qui ont atteint les objectifs dans un contexte de prix agricoles défavorables. Quant à la branche nutrition animale, le développement de l'alimentation bovine, biologique, équine et le lancement de nouvelles gammes sur le marché du grand public ont prouvé que la stratégie de diversification du groupe était efficace. A noter aussi les bonnes performances du marché du poulet haut de gamme au sein du pôle Volailles et du pôle Gastronomie qui a vu naitre une nouvelle organisation autour de ses métiers (canards gras, salaison et produits de la mer), pour se renforcer.


Quels sont les projets pour les mois à venir ? Le rapprochement en semences avec Terrena est-il toujours d'actualité ?

Oui bien évidemment. S'il a pris un peu de retard, pour des questions purement techniques, il devrait être finalisé en 2017. L'objectif commun des deux groupes est de se développer à l'international, de diversifier l'offre proposée aux agriculteurs et de présenter une complémentarité dans l'organisation de production. Certes la branche semences va devoir affronter des marchés encore difficiles, avec notamment des niveaux de stock importants à l'échelle européenne. Mais nous souhaitons poursuivre nos investissements à l'étranger, notamment en Ukraine et en Russie, où les perspectives de développement du tournesol sont prometteuses.


Concernant la coopérative Maïsadour, où en sont les projets de bâtir une grande entité régionale ?

Depuis plusieurs années déjà, notre président Michel Prugue a fait part de notre souhait de participer à la création d'une grande entité coopérative dans le Sud-Ouest. Mais sous quelle forme juridique ? Avec qui ? Nous restons à l'écoute. Il faut trouver le bon schéma, les bons partenaires et le bon moment. C'est une réflexion stratégique sur du long terme qui doit nous guider mais notre motivation est intacte.    


Maïsadour, en chiffres : exercice 2015/16

- CA groupe : 1,46 milliard d'euros (-7,6 %) dont 33 % par le pôle gastronomie, 21 % céréales et agrofournitures, 15 % fermiers du Sud-Ouest, 13 % nutrition animale, 9 % semences, 4 % productions animales, 3 % jardineries et motoculture, 2 % légumes et 1 % élevage service et 1 % accouvage.

- Résultat net du groupe de - 20 millions d'euros

- CA de la coopérative : 400 M€ pour un résultat net de 7,7 M€

- 8000 agriculteurs

- 6000 salariés

- 188 sites