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Médéric Brunet, président d’Alliance Atlantique Agro - « La campagne d’appro s’annonce compliquée »

Le | Cooperatives-negoces

Alors que les désherbages précoces n’ont pu être réalisés, l’appro en fongicides et en engrais s’avère compliqué. En cause : des retards de livraison et des ruptures pour certaines spécialités… Médéric Brunet, président d’Alliance Atlantique Agro reste toutefois confiant quant au chiffre d’affaires global de son union d’appro pour cette campagne.


Comment se déroule ce début de campagne d’appro ?

Rien ne se passe pour l’instant comme prévu. Les programmes de désherbage, définis en morte saison et basés sur une intervention précoce, n’ont pu être réalisés à cause des pluies incessantes. Nous devons totalement rebattre les cartes et bâtir de nouvelles stratégies. Pour les adhérents qui optent pour la morte saison - plus de la moitié - le retour des produits non utilisés s’est déjà fait. Pour les autres, comme à Sèvre et Belle, l’appro se fait au jour le jour, après un diagnostic réalisé lors de tours de plaine.


Le chiffre d’affaires de l’union risque-t-il d’en pâtir ?

A mon sens non car pour réussir un désherbage plus tardif, les agriculteurs vont devoir se tourner vers des produits haut de gamme et donc plus chers. Ce qui nous inquiète désormais, ce sont les appros en engrais et en fongicides. En engrais, les premiers apports d’azote ont été très tardifs… quand ils ont pu être faits ! Des retards de livraison, dus à des pannes ou à des accidents sur les sites de production, compliquent l’acheminement des volumes. Des volumes qui risquent d’être importants du fait d’un lessivage important durant l’hiver.


Et pour les fongicides ?

Côté maladies, la douceur et l’humidité de ces derniers mois leur ont été propices : piétin verse et rouilles s’observent déjà dans la plaine. Distributeurs et agriculteurs cherchent à se couvrir mais l’appro en fongicides est lui aussi compliqué. Bayer nous annonce qu’il n’y a plus d’Aviator ou de Prozaro tandis que du côté de BASF, c’est Adexar qui fait défaut. Force est de constater que depuis quelques années, la France n’est plus le pays prioritaire. La concurrence avec les pays de l’Est est rude. Pourtant, à l’heure où les cours des céréales se portent bien, les agriculteurs devraient investir dans la protection fongicide, pour assurer les tonnages. A nous de leur trouver les spécialités demandées.