Mélamine : présence dans 300 t de soja bio importées de Chine…
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Suite à l’alerte de l’Union Européenne, fin octobre, concernant les produits importés de Chine, la société Bio nutrition animale (BNA), filiale de Terrena à Mervent (Vendée) a réalisé des analyses sur différents lots de tourteaux de soja en provenance de ce pays. « L’un des 3 lots importés, de 293 tonnes, présentait un taux de mélamine de 116 mg/kg pour une norme de 2,5 mg/kg, indique Christophe Couroussé, responsable communication chez Terrena. Une fois les aliments fabriqués, pour les volailles principalement, les teneurs s’échelonnaient de 15 à 75 mg/kg. Ce tourteau a été livré, avant analyses, à près de 127 éleveurs bio répartis sur 11 départements (1) ».
Ces 293 t ont été entreposées dans un stock tampon et donc, mélangées à du soja « sain », soit au total, près de 2000 t de marchandises potentiellement contaminées. A.G.
(1) Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne, Deux-Sèvres, Vendée, Calvados, Eure, Ille-et-Vilaine, Indre-et-Loire, Sarthe et Orne
« Aujourd’hui, nous estimons que près de 1000 t de ce stock ont été consommées : pour les 1000 autres tonnes, dont 300 tonnes ont été récupérées chez les éleveurs, la destruction est en cours. D’un point de vue sanitaire, il n’y a pas de crainte à avoir ».
Les experts vétérinaires et l’Afssa nous l’ont confirmé : contrairement à la dioxine, la mélanine ne s’accumule par dans l’organisme. Elle est très vite éliminée par les animaux et excrétée dans les fientes ». Les pays exportateurs y ont parfois recours, en toute illégalité, pour augmenter artificiellement le taux de protéines et par la même occasion, le prix de vente.
Pour la Fnab (Fédération nationale d’agriculture biologique), « cette affaire démontre aussi la nécessité de repenser le modèle d’approvisionnement alimentaire des volailles biologiques en privilégiant les aliments produits sur l’exploitation. Mais cela met également en exergue l’urgence pour la France, et l’Europe, de mettre en place un véritable « plan protéines » pour combler le déficit ». Un rappel : la filière bio française a besoin de 18000 t de soja alors que, sur l’hexagone, les agriculteurs n’en produisent que 4000 t. Les importations restent donc aujourd’hui indispensables. Les campagnes passées, c’est essentiellement le Brésil qui fournissait le marché mais cette année, mauvaise récolte oblige, les importateurs ont dû se tourner vers la Chine. A.G.