Mesdames, osez postuler aux postes de direction !
Le | Cooperatives-negoces
Où sont les femmes ? Rarement aux postes de direction, même si l’actualité de ces derniers jours, avec la nomination d’Estelle Thibaut pour remplacer Agnès Duwer à la Scara, nous prouve le contraire. Pour Olivier Claux, directeur associé du cabinet MG Consultants, le changement des mentalités et le renouvellement de génération dans les effectifs pourraient changer la donne.
Le constat est rapide. Les postes de direction dans la distribution, occupés par des femmes, se comptent sur les doigts d’une main. « Le secteur a entamé sa mutation, mais il reste un pas à franchir, celui de la direction, reconnaît Olivier Claux, directeur associé du cabinet MG Consultants, spécialisé sur les questions de RH dans le monde agricole. Peu de femmes sont aujourd’hui à la tête de structures, à l’exception de quelques négoces familiaux ou de coopératives, mais elles sont un peu plus présentes dans les comités de direction. » Les postes « transverses », comme les ressources humaines, le marketing ou la communication, sont en revanche beaucoup plus féminins.
Renouvellement de générations
D’un point de vue sociologique, l’équilibre homme-femme a évolué par rapport aux générations précédentes. L’arrivée d’une génération plus jeune, comptant dans ses rangs un nombre croissant de femmes diplômées dans les formations agricoles, est un des leviers principaux de changement, assure le consultant. Celui-ci note également que la montée en puissance du conseil sur le terrain, notamment sur les sujets environnementaux et de gestion pourraient bénéficier à ces dernières. « Comme d’autres secteurs auparavant, c’est désormais l’accompagnement autour du produit, et non plus le produit en lui-même qui va prendre de l’importance, estime-t-il. Sans opposer les genres, les compétences sont maintenant maîtrisées par tous, et l’approche des clients dans la relation a évolué en faveur des femmes qui sont autant reconnues que leurs homologues masculins. »
Un frein à dépasser : la mobilité
D’autres freins, d’ordre logistique, sont également à considérer. Avec en premier lieu, celui de la mobilité. « Il faut être prêt à bouger. Il y a sûrement des femmes, mais cela concerne aussi certains hommes, qui ne le font pas pour des raisons familiales », souligne Olivier Claux. L’évolution des organisations du travail, avec le développement par exemple du télétravail, pourrait réduire la pression exercée par ces facteurs. « Cela permettra plus de flexibilité et ouvrira donc davantage l’accès des femmes à de plus grandes responsabilités », indique le consultant. L’équilibre personnel et professionnel dans les couples a également évolué et facilite, plus qu’auparavant, la prise de responsabilités par les femmes.
Saisir les opportunités
Si le temps fera son œuvre progressivement sur ces sujets, Olivier Claux appelle également les femmes à ne pas hésiter à saisir leur chance ! « Elles ne doivent pas avoir peur de se lancer. Les conseils d’administration, les comités de direction sont de plus en plus ouverts, indique-t-il. Les responsables qui partiront prochainement à la retraite ne seront pas remplacés de manière identique, il va y avoir une remise à plat des choses, le contexte leur est donc plutôt favorable. »