Au congrès de FC2A, la stratégie bas carbone de la France mise en avant
Le | Cooperatives-negoces
Réunis en congrès le 3 décembre à Tours, les membres de la FC2A se sont penchés sur le dossier bas carbone. Des échanges nourris qui mettent l’action et la motivation du monde agricole au cœur de la réussite du projet. L’aspect rémunération a bien évidemment été abordé.
Le 3 décembre, la FC2A (Fédération du commerce agricole et agroalimentaire) tenait son congrès annuel, à Tours. Une fédération composée aujourd’hui de sept membres (1) et qui pourrait, selon le vice-président Antoine Pissier, « en accueillir d’autres, à commencer par le Snia en 2022 ». Près de 250 personnes ont assisté au colloque organisé autour de la stratégie bas carbone : une matinée ponctuée de deux tables-rondes. Si les intervenants ont insisté sur la nécessité de comptabiliser les crédits carbones stockés au sein d’une exploitation agricole, leur juste rémunération/valorisation reste aussi l’un des enjeux majeurs. Christian de Perthuis, économiste, n’y va pas par quatre chemins « il faut se bouger pour cadrer la demande. Il n’est pas trop tard ! ».
Financer les projets les plus vertueux
Pierre-Marie Aubert, de l’Iddri a prévenu : « toutes les actions pour séquestrer du carbone, réduire les émissions de carbone, ne se valent pas. Certaines, positives à court terme, peuvent au final, avoir des impacts négatifs. Un exemple ? L’utilisation d’inhibiteurs de nitrification qui, à moyen terme, émettent de l’ammoniac. Le soutien financier de ces actions doit être fléché vers les projets les plus vertueux. » Mais le consommateur sera-t-il prêt à payer plus et ainsi, participer, lui aussi, au financement de cette transition agroécologique ?
Changer de modèle économique
Une chose est sûre, si l’agriculteur change ses pratiques pour séquestrer davantage de carbone, il doit être rémunéré pour. Pour Maximin Charpentier, président de Terrasolis mais aussi de la Chambre régionale d’agriculture du Grand Est, « il faut changer le modèle économique. La marge doit aller à l’agriculteur qui fait les efforts pour décarboner et non aux distributeurs de gaz, de pétrole ou de charbon ! En aucun cas l’agriculteur ne doit céder son carbone gratuitement. Le monde agricole doit reprendre la main sur les réseaux de distribution d’énergie. Première étape : identifier tous les gisements à l’échelle d’un territoire, centraliser cette production d’énergie et la revendre. Ou comment créer de la valeur pour produire et valoriser une alimentation décarbonée. »
La France, à la pointe sur le dossier carbone
Parmi les leviers d’accélération évoqués : la motivation des agriculteurs, la dynamique à l’échelle des territoires… et de l’Union européenne. « En matière de stratégie bas carbone, la France est à la pointe, rappelait Philippe Heusele, secrétaire général de l’AGPB. Nous devons être moteurs sur ce dossier. » Et Samuel Vandaele, président des JA, d’abonder : « A part la méthode bois en Suède, aucune autre méthode n’existe en Europe. La France doit montrer l’exemple et valoriser les recherches et outils déjà en place et ainsi, démultiplier le travail réalisé dans notre pays. »
(1) FNA, FFCB (commerce en bestiaux), Fedepom (Pomme de terre, ail, oignon, échalote et légumes en gros), Aneefel (Expédition/exportation de fruits et légumes), Snipo (œufs), l’UCIPF et Synacomex