Michel Bottollier « En 2023, nous allons repenser le réseau Étamines »
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Le 15 juin, à Saclay, le réseau Étamines d’Actura organisait son cinquième carrefour technique, suivi d’une visite de sa ferme Ile de France à Souzy-la-Briche. Michel Bottollier, responsable d’Étamines, fait le point avec Référence agro sur les innovations et projets de développement du réseau.
Référence agro : Quel bilan tirez-vous des échanges avec les adhérents, et plus généralement du réseau Étamines ?
Michel Bottollier : C’est un succès. Il s’agit de notre cinquième carrefour technique, le premier en présentiel depuis la pandémie. Nous avons également organisé douze visites Étamines, dans chacune des fermes du réseau sur le territoire, neuf en grandes cultures et trois en viticulture. Elles ont rassemblé 900 personnes.
Le réseau Étamines est né en 2016, avec pour objectif de préserver la rentabilité des exploitations, tout en tenant compte des réalités sociales, comme la diminution du nombre d’exploitants, et en diminuant l’impact environnemental des pratiques agricoles. Initialement, le réseau expérimentait des produits, et deux ans plus tard, nous avons débuté les essais systèmes, qui intègrent des pratiques agronomiques innovantes, comme, par exemple, la réduction des IFT, les itinéraires bas carbone, etc. 360 essais produits et 52 essais systèmes sont actuellement menés. En 2023, nous arriverons au bout des cinq ans prévus pour Étamines sous sa forme actuelle, et nous allons repenser cette branche centrale du réseau Actura.
R.A. : Quels sont les sujets sur lesquels vous avez commencé à travailler récemment ?
M.B. : En 2022 nous intégrons la notion de fertilisation dans nos essais systèmes, à travers deux axes : nous travaillons à une nouvelle stratégie biostimulants, et nous allons mener des essais pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de la fertilisation, notamment avec des inhibiteurs d’uréase, pour diminuer les émissions de protoxyde d’azote. Ces essais complèteront les autres approches carbones, telle que l’instauration de couverts végétaux et l’augmentation des rendements qui accroît la séquestration du carbone.
R.A. : Pouvez-vous nous en dire plus sur votre stratégie biostimulants ?
M.B. : Elle est encore en cours de structuration. Auparavant, nous avons essayé ces solutions durant quelques années, sans résultats probants. Un produit qui fonctionnait dans un secteur n’était pas efficace dans un autre, ou à un autre moment. Cette année, nous avons décidé de travailler d’une manière différente : nous ne voulons plus raisonner en approche produits mais plutôt usages, en prenant en compte les attentes des agriculteurs. Sur la base d’un travail en programmes, des essais ont été élaborés en maïs et colza, sur le déplafonnement des rendements, et en blé, pour associer des biostimulants à des fongicides. Nous sommes au début de l’aventure, ces essais « innovation » seront étalés sur plusieurs années.
Autre évolution de notre stratégie : l’étude de l’offre des fournisseurs. Pour travailler sur les essais système, nous avons besoin d’éléments de connaissance fiables. Nous nous appuyons sur des règles de décision telles que la résistance aux maladies, les rendements, l’écotoxicité, etc. Les meilleurs produits seront intégrés aux essais systèmes.